Avec une superficie totale de 39 km2 et une population de 29 000 habitants (dernier RGPH), la commune de Larbaâ Nath Irathen est confrontée au phénomène de l'exode rural et des départs de la population vers la plaine si on néglige les départs à l'étranger. Le chiffre du dernier recensement le montre : alors que la commune comptait 29 343 âmes en 1998, elle compte actuellement 29 000. En effet, l'inadéquation entre la population et la nature du substrat économique de la région montagneuse caractérisant Larbaâ Nath Irathen, a engendré le déclenchement d'un important mouvement pendulaire entre cette zone et celle des piémonts de la vallée. “La nature du site montagneux présente un caractère répulsif pour d'éventuels investisseurs préférant s'installer dans la vallée qui offre de meilleures possibilités”, explique un ancien élu. Ces inégalités, causant le sous-développement de la région, ont entraîné un flux interne de la population vers les plaines et d'autres régions plus clémentes. Cela explique dans un sens l'existence de certains villages quasi fantomatiques, ravagés par un important exode. Un encadreur affecté à cette mission lors du dernier recensement affirme : “Des dizaines d'habitations qu'on a eu à recenser sont inhabitées.” Cependant, si le phénomène touche les villages, l'ACL, en revanche, connaît un accroissement important. De 7 088 habitants en 1998, elle passe à 8 200 en 2008. Durant ces 10 années en effet, l'ACL a connu une extension et un essor urbanistiques très importants pour les différentes réalisations entrant dans les divers programmes tels que les logements LSP, sociaux et promotionnels. Ces phénomènes de mouvements de la population (exode, départs) ne datent pas d'aujourd'hui. Au fil du temps, ils s'exacerbent et revêtent un caractère inquiétant. Selon une étude faite dans le cadre du PDAU (Plan directeur d'aménagement et d'urbanisme), entre 1987 et 1998, le taux d'accroissement entre les deux recensements est égal à 0,46%, taux relativement faible montrant que la commune de Larbaâ Nath Irathen (Tizi Ouzou) est restée répulsive, ce qui a abouti à un exode des populations vers des régions attractives. Par contre, l'ACL a connu un taux d'accroissement important avec 2,5% passant de 5 385 habitants en 1987 à 7 088 habitants en 1998. Cet accroissement, conclut cette étude, est surtout le résultat d'un exode intra-communal. Alors qu'un grand nombre de villages ont connu pendant cette période un taux d'accroissement relativement négatif, citant l'exemple d'un grand village de la région où le taux est de -1,35%, soit 380 personnes de moins entre les deux recensements. Actuellement, les données et résultats du dernier recensement indiquent l'exacerbation de ce phénomène. Une question s'impose : que deviendront les villages dans les 10 années à venir ? A. Belmiloud