Le chef du protocole au ministère des Affaires étrangères Mohamed Ziane Hasseni doit se présenter demain pour une nouvelle audition devant le juge d'instruction qui l'a inculpé dans l'affaire du meurtre d'Ali Mecili. Le diplomate va se présenter devant M. Baudoin Thouvenot avec un collectif de défense renforcé par la présence d'un célèbre avocat pénaliste du barreau de Paris. Il s'agit de Me Hervé Témime, qui fait partie d'un “club” restreint d'avocats ayant défendu des personnalités politiques ou des patrons de grande entreprise française. Depuis début octobre, Me Témime plaide la cause de l'écrivain Paul-Loup Sulitzer au procès de l'Angolagate, une vaste affaire de trafic d'armes de guerre vers l'Angola impliquant hommes d'affaires et personnalités politiques. À l'instar des autres prévenus jugés devant le tribunal correctionnel de Paris, M. Sulitzer est soupçonné d'avoir touché des pots-de-vin dans cette affaire. Me Témime avait aussi défendu l'actrice Catherine Deneuve qui a eu maille à partir avec le fisc pour ne pas avoir fait mention d'une somme de 85 000 euros, qui lui avait été versée en 2002 Abdelmoumène Khelifa en deux temps : présence dans sa villa de Cannes pour le lancement de Khalifa TV et déplacement à Alger pour assister au match de football entre l'équipe nationale et l'OM. Me Témime a aussi plaidé l'année dernière dans un procès très médiatisé en France. Il a défendu la famille d'Agnès Le Roux, héritière d'un des plus prestigieux casinos niçois, dont l'amant a été condamné pour son meurtre après 30 ans d'une affaire à rebondissements. Pour assurer la défense de Mohamed-Ziane Hasseni, Me Témine rejoint le collectif formé par un autre grand pénaliste, Jean-Louis Pelletier, et l'Algérien Khaled Lasbeur. Le diplomate se présente donc aujourd'hui pour la deuxième fois devant le juge qui a délivré le mandat d'arrêt ayant conduit à son interpellation en août à Marseille. Il devrait renouveler son acceptation, déjà formulée par écrit, de se soumettre à des tests ADN et à des analyses graphologiques. Lors de l'audition du 1er septembre, M. Hasseni avait rejeté cette même demande formulée par le juge à la fin de l'audition et qui lui paraissait incongrue. La partie civile a ensuite fait de ce refus son principal argument devant la chambre d'instruction de la cour d'appel devant laquelle il s'était pourvu pour demander l'annulation de son inculpation et de son contrôle judiciaire. Depuis, le diplomate s'est ravisé pour ne pas laisser prospérer les vues de la partie adverse. Plaidant l'erreur judiciaire, il n'arrête pas de plaider son innocence. A. O.