Photo : S. Zoheir Par Hasna Yacoub «Pour M. Hasseni, c'est un procès non équitable qui se prépare. Le juge d'instruction français veut compromettre l'Etat algérien et il est de notre devoir de dénoncer cette atteinte et de soutenir le diplomate algérien», a déclaré hier Me Farouk Ksentini, lors de la conférence-débat qu'il a animée, en compagnie de Me Miloud Brahimi, au forum d'El Moudjahid. Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH) considère que «le juge d'instruction fait fausse route car il ne s'agit dans cette affaire que d'une homonymie. A vrai dire, je ne comprends pas comment un juge d'instruction ne discerne pas cette erreur» et d'ajouter que le maintien sous contrôle judiciaire du diplomate «n'est pas justifié du point de vue du droit et constitue une atteinte grave aux droits de l'Homme». Me Ksentini qui a affirmé de nouveau qu'il s'agit «d'un retour à la justice coloniale» a déclaré avoir fait état de la désapprobation de la CNCPPDH dans cette affaire : «Nous n'avons pas eu de réponse pour le moment.» Rappelons que M. Hasseni, visé par un mandat d'arrêt international émis en décembre 2007 par la France, avait été interpellé le 14 août dernier à l'aéroport de Marseille et inculpé de «complicité d'assassinat» dans le cadre du meurtre d'André Ali Mecili, assassiné par balles le 7 avril 1987 à Paris. Placé sous contrôle judiciaire, M. Hasseni, responsable du protocole au ministère des Affaires étrangères algérien, clame son innocence et affirme être victime d'une homonymie. Hier, devaient être entendus les deux témoins appelés à comparaître par le juge d'instruction. Il s'agit de deux anciens officiers du DRS algérien, le colonel Mohamed Samraoui et le capitaine Hichem Abboud. L'ex-colonel Mohamed Samraoui avait affirmé au juge Baudoin Thouvenot que Mohamed Ziane Hasseni serait bien Rachid Ziane Hassani, ancien capitaine de la DGPS et présumé commanditaire de l'assassinat de Ali Mecili. Quant à Hichem Abboud, l'ex-chef de cabinet du général Mohamed Betchine à la DGPS, il a toujours défendu la thèse de l'homonymie. Ces témoignages devraient permettre au juge de se forger une nouvelle conviction, indépendamment des résultats de l'expertise graphologique et du test ADN que M. Hasseni a effectué.