D'habitude circonspect à souhait, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, s'est retrouvé, peut-être même malgré lui, au centre d'une polémique dont il se serait passé volontiers. Pour avoir fait actionner son service de communication, coupable d'une mise au point franchement maladroite, M. Djiar s'est attiré les foudres du bouillonnant Hannachi, toujours aussi prompt à rendre la monnaie de la pièce. Pourtant, à voir de près, la revendication de la JSK est légitime. La réglementation prévoit bel et bien le remboursement des frais engagés en compétitions interclubs. D'autres équipes du reste ont été lésées — spoliées serait le mot juste — à ce sujet, même si leurs dirigeants ont tu ce que Hannachi à dit tout haut. Libre à chacun d'apprécier la manière dont le boss kabyle présente les choses, mais il faut avouer que dans le fond, il ne peut qu'avoir raison. Il aurait suffi dès lors tout simplement au MJS d'expliquer le retard accusé pour ce remboursement au lieu de s'évertuer à faire un rappel des différentes subventions allouées à la JSK depuis 1990, qui finalement ont davantage fragilisé la position de la tutelle. Faut-il rappeler qu'il est du devoir des pouvoirs publics de soutenir les sportifs qui défendent les couleurs nationales, et la JSK en fait naturellement partie. C'est son droit le plus absolu. Ce bras fer MJS-JSK renseigne en vérité sur l'incapacité chronique des pouvoirs publics à trouver des solutions pour le redressement du football algérien. En l'absence d'une véritable volonté politique d'aider le sport roi en Algérie à sortir de l'ornière, chaque ministre défilant en un laps de temps record (8 ministres en 8 ans) à la place du 1er-Mai tente “d'agir” à travers des solutions de replâtrage. Le comble a été d'ailleurs atteint la semaine précédente avec un ministre artisan d'un simple calendrier du championnat. En fait, le MJS peine à répondre aux doléances des clubs, que cela soit à propos des financements ou des infrastructures. M. Djiar aura beau vouloir remettre les pendules à l'heure, ou disserter dans le sens d'un “partenariat constructif” avec la base, en direction des clubs, le plus important et urgent aujourd'hui est de convaincre les “décideurs” de doter le football d'un véritable plan de relance. C'est cela son rôle. Sa mission ! SAMIR LAMARI