Selon le document, la pauvreté est en recul en Algérie. Et le revenu par habitant a augmenté de 26% en trois ans. Le Conseil national économique et social (Cnes) relève, dans son rapport sur l'état économique et social des années 2005, 2006 et 2007, que la pauvreté en Algérie a enregistré un léger recul. L'indice de la pauvreté humaine est passé de 24,67% en 1998 à 18,95% en 2006. Cette baisse est, selon le document du Cnes, le fait de l'implication soutenue de l'Etat dans la réduction des déficits en matière de santé, d'éducation, de protection sociale… Le produit intérieur brut (PIB) par habitant est passé de 3 110 dollars en 2005 à 3 968 dollars en 2007, soit une progression de 26%. Sur un autre registre, le bilan établi par les experts du Cnes fait ressortir que l'année 2007 a été marquée par une envolée des importations après la faible baisse connue en 2006, soit plus de 28% en 2007 contre 5% en 2006. Les biens et services qu'a importés notre pays en 2007 ont subi une augmentation de près de 30%, révèle l'institution de M. Babès. La hausse, faut-il le souligner, a touché l'ensemble des groupes de produits, à savoir les équipements, biens de consommation et ceux destinés à l'outil de production… La croissance des exportations, en revanche, poursuit, indiquent les rédacteurs du document, son ralentissement, soit plus de 10% contre 18,7% et 38,4% en 2006 et 2005. Le constat du Cnes a affiché, en outre, une “légère baisse” du solde commercial, mais se maintient au-dessus du seuil de 30 milliards de dollars, à 32,5 milliards de dollars en 2007 contre 33 milliards de dollars en 2006 alors qu'il était estimé à plus de 25 milliards de dollars en 2005. Le taux de couverture des importations par les exportations s'est établi en 2007 à 211% contre 255% en 2006 et 226% en 2005 et 175% en 2004. Le poids des hydrocarbures dans les exportations du pays est évalué à 98%. Par contre, les exportations hors hydrocarbures s'élèvent à 1,3 milliard de dollars seulement en 2007. Selon le Cnes, la structure est restée stable par rapport aux années précédentes. Ce qui signifie une croissance en valeur qui a évolué de 907 millions de dollars en 2005 à 1,1 milliard de dollars en 2006 pour atteindre 1,3 milliard de dollars en 2007. En dépit de cette progression, il n'en demeure pas moins qu'elles ne représentent que 2,2% des exportations globales. Il faut déduire par là que l'économe nationale reste encore fragile, peu diversifiée et surtout dépendante des ventes des hydrocarbures. Celles-ci ont augmenté, affirment les experts du Cnes, de 8,9% l'année dernière après avoir enregistré une croissance de 14,8% en 2006. Dans le chapitre réservé à l'évolution des secteurs d'activité économique, le bilan montre un taux de croissance de l'industrie de l'ordre de 0,8% en 2007. “La plupart des branches industrielles sont en déclin sur la période considérée à l'exception des matériaux de construction. Les industries manufacturières accusent le coup avec un taux de croissance à la baisse de -6,5% en 2007”, apprend-on de l'état des lieux effectué par les analystes du Cnes. Ils expliquent les contre-performances du secteur public par l'énumération de plusieurs facteurs dont l'organisation lourde héritée du système de gestion antérieur en citant les exemples de la SNVI, de l'EMA, de l'ENTP… Pour eux, l'outil de production est resté obsolète technologiquement et les investissements de réhabilitation ont été interrompus depuis près d'une décennie, une prévision de la privatisation des entreprises publiques et économiques (EPE). “La démarche stratégique implicite semble avoir privilégié le recours au secteur privé, considéré comme l'acteur principal du développement national”, est-il mentionné dans le rapport du Cnes qui estime que la privatisation d'EPE en masse a provoqué un relâchement des efforts de redressement. Le nombre de 8 PME pour 1 000 habitants demeure encore, constatent les auteurs de cette étude, “très faible”. Un tel chiffre se situe entre 18 et 77, selon les pays, en Europe. Pour atteindre un niveau de 19 PME/1 000 hab, en référence à la population de 2006, il faudra créer près de 366 000 PME. L'agriculture ne constitue que moins de 8% du PIB. La situation du secteur de l'énergie et des mines, entre 2005 et 2007, se caractérise par une tendance à la baisse de la croissance pour, explique-t-on dans le rapport, des raisons de maintenance plus importantes que prévu. “Les taux de croissance enregistrés durant les trois dernières années sont respectivement de 5,8%, -2,5% et -0,9%”, précise-t-on. Ce qui ne peut pas être sans conséquence sur le taux de croissance global de l'économie nationale qui a subi une inflexion significative en raison du poids des hydrocarbures dans la formation de la valeur ajoutée. Badreddine KHRIS