Face aux mutations profondes que connaît la communauté internationale et qui ne peuvent rester sans incidence sur notre pays, le mouvement sportif national se retrouve, une fois de plus, dans des situations burlesques qui tendent à la farce. Au lieu de mobiliser toutes ses forces et compétences pour s'adapter aux réalités du troisième millénaire par la définition d'un vaste programme de réfondation et de rénovation du sport national, le mouvement sportif national est une fois de plus malmené et décrédibilisé par une série de faits qui portent atteinte à l'image de l'Algérie. C'est là, le résultat de multiples choix ayant pour dénominateurs communs la cooptation, l'exclusion des compétences et la prime au larbinisme. Face à cette situation délétère et dangereuse pour le sport national et faute de décisions sereines et courageuses, on ne trouve rien de mieux que le rédaction d'une “note méthodologique” dont la priorité et le principal objectif sont de continuer à organiser la marginalisation et l'exclusion. Au lieu de commencer par rassembler toutes les bonnes volontés et toutes les compétences nationales pour engager, d'abord, une large réflexion et des études devant évaluer et situer avec précision toutes les erreurs, les difficultés, les potentialités et les actions nécessaires au redressement et au développement du sport national, on semble choisir, une fois de plus, de personnaliser les problèmes avec pour simple objectif l'exclusion sans distinction de résultats évalués sur la base de critères précis. Devant une telle situation, que peuvent signifier les futures élections ? Quels résultats attendre d'élections organisées sous le sceau de la division et de l'exclusion ? Que penser de cette continuelle fuite en avant face aux sérieux et récurrents problèmes qui demeurent toujours sans réponse ? Quelle est notre politique nationale sportive ? Quels sont ses objectifs stratégiques et prioritaires ? Quelle feuille de route pour le sport national dans le cadre du prochain cycle olympique ? Quelle méthode de suivi et d'évaluation ? Comment prétendre sérieusement que le mouvement sportif national peut dépasser ses contradictions, rattraper ses retards, entamer sa réorganisation et bannir ses actuels errements sur la base “d'une note méthodologique” en contradiction avec les déclarations publiques du premier responsable du secteur et qui est source de désunion, de confusion et de marginalisation ? Le refus obstiné de consulter et d'associer loyalement des compétences nationales connues et respectées même au niveau international, la multiplicité de décisions “hâtives” dont certaines ne reposent que sur des critères subjectifs ont fini par réduire, au fil du temps, le mouvement sportif national en une coquille vide. La communauté sportive nationale qui a toujours su faire preuve de courage et d'engagement semble, depuis quelque temps, saisie par le découragement et la démobilisation. À chaque changement de ministre, nous assistons aux mêmes chambardements, aux mêmes décisions bureaucratiques avec toujours pour résultats la déstabilisation et la fragilisation des structures sportives, la confusion et la multiplication des problèmes avec en premier lieu la démobilisation des compétences avérées. Comme j'ai eu à le rappeler à plusieurs reprises, ce n'est pas le mouvement sportif national qui a fait la chasse à des cadres compétents qui, exclus et marginalisés dans leur propre pays, sont reconnus, consultés et respectés au plus haut niveau international. Pour dépasser cette situation si préjudiciable à notre pays et au mouvement sportif national, j'appelle une fois de plus à l'union des pouvoirs publics, des spécialistes et de tous les acteurs du sport national à l'effet de concourir à la restauration du sport national et de redonner espoir à la jeunesse. Il ne peut y avoir de miracle sans une mobilisation, une large adhésion de tous les acteurs concernés et la participations des compétences avérées dont la disponibilité n'a jamais fait défaut. Il appartient à toutes et à tous de prendre des initiatives, dans le cadre d'institutions prévues à cet effet, en vue de contribuer par des propositions concrètes à l'arrêt du naufrage que subit le mouvement sportif national, l'honneur du sport algérien et de notre pays interpelle chacune et chacun de nous. C. T. (*) Ex-président du Conseil national des sports Ex-président par intérim du COA Ex-président de la FAKT