Réunis, hier, au siège de l'union de wilaya UGTA de Boumerdès, les syndicalistes du groupe EPLF de Boumerdès ont tiré la sonnette d'alarme sur les difficultés de trésorerie enregistrées au niveau de la plupart de filiales, lesquelles n'arrivent plus à assurer les paiements de leurs travailleurs ni à approvisionner leurs chantiers. “La trésorerie est vide et le groupe n'a plus les moyens de payer les salariés”, a martelé, hier, Mme Messous, secrétaire général du syndicat d'entreprise qui précise que les filiales du bâtiment sont presque à l'arrêt faute d'approvisionnement des projets. “Plus de 257 travailleurs de la filiale Sorecim sont sans salaire depuis plus de trois mois et la situation risque de se dégrader davantage”, indique un autre syndicaliste qui déclare que les salaires du mois d'octobre risquent fort bien de ne pas être versés. Selon Mme Messous, la masse salariale des 857 travailleurs que compte le groupe est estimée à plus de 250 millions de DA, alors que l'entreprise est empêchée de “vendre” ses produits même pour assurer les salaires de ses travailleurs. “Les recouvrements qu'on nous demande d'effectuer pour faire face à la situation ne représentent pas grand-chose devant les besoins financiers du groupe”, estiment les représentants syndicaux qui craignent pour leurs postes de travail, en dépit des assurances données par les pouvoirs publics. “Nous avons peur que les ouvriers des chantiers qui habitent les zones reculées de la wilaya et les salariés contractuels payent les frais de cette restructuration”, ajoute un syndicaliste qui redoute un redimensionnement de l'effectif compte tenu de son importance. Mme Messous demande que les représentants des travailleurs soient associés à toute décision qui concerne le devenir de leur entreprise comme le stipulent, précise-t-elle, les conventions d'entreprise et la loi 90/11 relative aux relations de travail dans le secteur économique. “Nous connaissons nos entreprises et nous pouvons émettre des idées et des propositions qui cadrent avec la nouvelle stratégie adoptée par le gouvernement”, a suggéré un autre syndicaliste qui propose que les filiales du bâtiment de l'EPLF, une fois restructurées, soient chargées de réaliser les nombreux projets en souffrance au niveau de la wilaya de Boumerdès. Pour leur part, les responsables de l'union de wilaya UGTA de Boumerdès ont assuré les travailleurs et leurs représentants de leur soutien indéfectible, tout en leur promettant de porter leurs doléances au SG de l'UGTA. M. T.