Des grands vœux, aussi, ont été exprimés par les principaux acteurs présents à Washington, dont José Manuel Barroso, président de la commission européenne qui constate “nous savons tous que nous ne pouvons pas, en un ou deux jours, réformer les institutions financières mondiales, mais que nous pouvons aussitôt que possible, créer les conditions pour une croissance et une prospérité mondiales”. Quant au président G.W. Bush, parlant d'un travail urgent à réaliser, par les participants au G20, il les a appelés “à coopérer en vue de ramener l'économie mondiale vers la voie de la prospérité à long terme”. Il ne démord pas, cependant, à propos des vertus du libéralisme pur et dur, puisque pour lui, “le sommet vise à réaffirmer notre conviction que les principes du marché libre nous offrent la meilleure voie vers une prospérité durable”. La réunion de Washington rassemble les 20 pays les plus industrialisés et les grands pays émergents, déterminés à soutenir l'économie et à mettre en œuvre une nouvelle forme de régulation internationale après avoir réformé la gouvernance mondiale. À la clôture du sommet, qui aura duré deux jours, vendredi 14 et samedi 15 novembre, un communiqué de 5 pages sera publié, où il sera question des solutions envisagées en vue de juguler une crise financière comparable à celle de 1929. Selon la présidence française, un premier bilan de ces propositions sera dressé le 31 mars 2009, suivi d'un autre entre le 31 mars et le 30 avril. “Il convient que le G20 délivre un message d'espoir issu de la convergence des efforts à consentir en vue de soutenir l'activité économique”, toujours selon Barroso. Le communiqué reprend l'idée qu'il convient de mettre en œuvre une stratégie passant par plusieurs axes : le soutien à la croissance économique, par le biais de politiques de relance, qui iraient jusqu'à recourir à l'arme budgétaire, la mise à contribution de la politique monétaire, le soutien du FMI et des banques de développement à l'activité de pays fragiles : “On ne laissera pas tomber un seul pays”, selon le président de la Commission européenne, car c'est là un problème à traiter d'urgence, à cause du risque de propagation de la crise vers des pays qu'elle mettra à terre. Dès vendredi soir, le président de la Commission européenne, J. M. Barroso, déclarait : “Afin d'éviter une répétition de l'Histoire, les participants devraient reprendre dans leur texte (communiqué final ndlr) l'idée qu'il ne doit pas laisser un territoire sur lequel existe une activité financière, pas un marché, une institution, sans régulation, une régulation sans réglementation ou une surveillance appropriée”, a indiqué la présidence française. Entre-temps, les trois ministres des Finances du Japon, de la Corée du Sud, et de la Chine ont décidé de collaborer dans le but de jouer un rôle central en vue de stabiliser l'économie asiatique et combattre l'impact de la crise financière mondiale, au cours d'une réunion organisée en marge du sommet de Washington, celle du G20, entamée vendredi et devant s'achever samedi 15 novembre. Tous les trois ont appelé à un accord rapide en vue d'augmenter le capital de l'ADB (Banque asiatique de développement),en attendant d'organiser, ultérieurement, d'autres réunions plus poussées. Après avoir revendiqué la fin de l'intervention de l'Etat dans l'économie, avec l'ouragan qui vient de déraciner bien des certitudes sur l'aptitude du marché à s'autoréguler, voilà que sans fausse pudeur, on revient aux méthodes, données pour surannées pourtant, de la régulation, par les banques centrales et les gouvernements. Vers une nouvelle mue de la vieille doctrine libérale, sans que l'essentiel en soit aliéné, malgré la gravité de la crise vécue par les marchés financiers de l'ensemble de la planète. Synthèse de Djamel Zidane