Photo : S. Zoheir Par Hasna Yacoub Abdelaziz Bouteflika a nommé hier Ahmed Ouyahia, le chef du gouvernement sortant, au poste de Premier ministre immédiatement après sa démission de son poste qui n'est plus consacré dans la nouvelle Constitution, adoptée mercredi dernier par le Parlement. Après consultation de son Premier ministre, comme le prévoit l'article 79 de la loi fondamentale révisée, le chef de l'Etat a également reconduit le gouvernement sortant, à l'exception du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Abderrachid Boukerzaza. Un poste de secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la communication a été créé et confié à Azzedine Mihoubi, qui était directeur de la radio nationale. Ainsi, aucun changement substantiel n'est intervenu après l'adoption des amendements de la Constitution. Tout porte à croire que le chef de l'Etat veille à ne pas perturber le fonctionnement de son gouvernement à quelques mois seulement d'une importante échéance électorale, surtout qu'il est tenu par une obligation de résultat face aux engagements pris durant son deuxième mandat. La reconduction du gouvernement sortant se veut aussi comme une réaffirmation du premier magistrat du pays à conserver une Alliance présidentielle qui, jusqu'à maintenant, l'a soutenu en reprenant à son compte son programme. Le pôle constitué des partis de l'Alliance, qui peut également être qualifié de «pôle du Président», reste une «équipe qui gagne» pour Abdelaziz Bouteflika, et il n'y a, pour le moment, aucune raison de la changer. Le Président a décidé également de maintenir le poste de ministre d'Etat pour trois membres de son équipe. Il s'agit, pour rappel, du poste de ministre d'Etat sans portefeuille pour Bouguerra Soltani, celui de ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales pour Nourredine Yazid Zerhouni et de ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République pour Abdelaziz Belkhadem. Si l'octroi de ce poste honorifique au ministre de l'Intérieur peut s'expliquer par l'importance de la fonction mais aussi de l'homme qui l'occupe, il apparaît clairement que l'attribution de titre de ministre d'Etat à deux chefs de parti faisant partie de l'Alliance présidentielle répond forcément au maintien d'un équilibre politique. La préservation du poste de ministre d'Etat pourrait être une conséquence directe de la décision du président de la République de ne pas désigner des vice-premiers ministres. Il peut aussi n'être qu'une décision propre à Abdelaziz Bouteflika qui considère que le moment n'est pas opportun pour la désignation de bras droit pour son Premier ministre.