Les 4 000 travailleurs de Kanaghaz, répartis sur le territoire national, observeront à partir d'aujourd'hui une grève de trois jours. C'est ce qui ressort du dernier communiqué du syndicat de cette entreprise daté du 10 novembre 2008 et dont nous détenons une copie. “Nous informons l'ensemble des travailleurs et des travailleuses qu'en dépit de notre bonne volonté, les négociations entamées avec l'employeur suite au préavis de grève se sont avérées vaines”, lit-on dans le document signé par son secrétaire général M. Kherra A. Le syndicat, qui déclare “la période des 16, 17 et 18 novembre journées de grève”, menace d'une grève illimitée. “Nous nous réservons le droit pour les mois à venir, dans le cas où les revendications ne seraient satisfaites, de décréter encore une grève plus importante ou illimitée”, ajoute le document. Par ailleurs, le coordinateur du groupe de Sonelgaz a tenté, hier, une dernière réunion de conciliation entre la direction générale et le syndicat d'entreprise, mais cette ultime médiation, considérée comme la réunion de la dernière chance, a encore échoué, a-t-on appris de sources syndicales de l'entreprise. Pour rappel, cette grève décidée pour le 22 septembre dernier a été gelée par le syndicat d'entreprise dans l'espoir de permettre au secrétaire général de la fédération de Sonelgaz, M. Telli, de faire aboutir les négociations entamées entre le syndicat et la direction générale de Kanaghaz. Mais la médiation de M. Telli, qui est aussi chargé des conflits sociaux au niveau de la centrale syndicale, n'a pas donné de résultats. Pour rappel, les représentants des travailleurs ont décidé de cette grève pour exiger, selon le préavis de grève déposé le 7 septembre 2008 auprès de l'employeur, “la signature de l'accord collectif relatif au système indemnitaire” et l'application des “autres points négociés tels que les frais de mission et les frais de déplacement”. La décision prise par les syndicalistes est intervenue, selon M. Kherra, après deux procès-verbaux de non-réconciliation établis par l'inspection du Travail et plus de vingt réunions de travail organisées entre les deux parties, et ce, depuis l'année 2006. Selon le secrétaire général du syndicat d'entreprise, la grève a été votée à l'unanimité par les travailleurs à bulletins secrets tel que l'énonce la législation de travail, et les points inscrits dans la plate-forme de revendications s'inspirent de la convention de branche supérieure. Pour lui, “cette décision a été imposée et prise après épuisement de toutes les voies de dialogue”, ajoute M. Kherra qui précise que “les portes sont toujours ouvertes aux négociations”. À noter que cette grève va toucher plusieurs régions du pays telles que Sétif, Tébessa, Khenchela, Souk Ahras, El-Tarf, Tlemcen, Oran, El-Bayedh, Naâma, Tiaret, Ouargla, Djelfa, Relizane, Tipasa, Alger et Boumerdès. M. T.