Les lycéens promettent de hausser le ton aujourd'hui en bloquant les centres d'examen. Des centaines d'élèves, candidats au baccalauréat, sont descendus, hier, dans la rue pour protester contre le maintien de la date de l'examen du bac dans la wilaya de Tizi Ouzou. Soutenus par leurs parents, quelques représentants syndicaux du secteur de l'éducation et des délégués de la CADC, les marcheurs ont sillonné les principales artères de la ville. Du carrefour du 20-Avril, près de l'université, point de départ de la manifestation, jusqu'au siège de l'Académie, ils ont scandé des slogans antipouvoir et en faveur du report du bac au mois de septembre, à l'instar des régions sinistrées d'Alger et de Boumerdès : “Bac samedi, sabotage inani” ; “Tragédie nationale ; report national” “Septembre ou la guerre” ; “Y'en a marre de ce pouvoir”… Sur une banderole était écrit “Pouvoir = ségrégation = provocation”. La marche s'est déroulée dans le calme mais les protestataires promettent de hausser le ton aujourd'hui. “Nous bloquerons les centres d'examen”, ont déclaré les représentants des lycéens. Profitant de la présence des journalistes, un lycéen sinistré de Tadmaït résume l'état d'âme de ses camarades de classe. “Depuis la date fatidique du 21 mai, nous dormons sous des tentes. Nous montons la garde à tour de rôle. Dès lors, nous n'avons pas de temps à consacrer aux révisions. Comment voulez-vous passer un examen aussi décisif dans ces conditions stressantes ?”, se lamente-t-il. La détresse des candidats est également partagée par les différents syndicats de l'éducation qui ont averti, par communiqués interposés, que le maintien de la décision du gouvernement risquerait d'avoir des conséquences graves pour une région éprouvée par plus de deux années de rébellion et de souffrances. A. T.
