Le Japon accorde 100 milliards de dollars de prêt au FMI, et son DG, DS Kahn fait la fine bouche, affirmant que “l'offre n'est pas immense”, car, poursuit-il, “la question est d'être capable d'affronter le problème (des liquidités ndlr) dans 6 mois. Je pense que tous les chefs d'Etat et de gouvernement sont conscients de la nécessité d'un FMI fort”. Car, toujours selon son DG, “le FMI cherche à mettre en place un filet de sécurité destiné à protéger la partie la plus vulnérable de la population des effets de l'ajustement en cours”. Si les banques centrales de la plupart des grands pays industrialisés, (Japon, Etats-Unis) ont baissé les taux d'intérêt de manière significative dans le but de relancer l'économie, la BCE traîne le pas et DS Kahn n'a pas hésité à le lui rappeler : “La BCE dispose actuellement de la marge nécessaire pour baisser ses taux d'intérêt, mais quoi qu'il en soit l'accord doit être mis sur la politique budgétaire”. Le DG du FMI faisait sans doute allusion à la volonté affichée par le G20, après sa réunion de Washington, de favoriser les politiques de relance budgétaires. Les deux premières économies du monde semblent malades et bien malades. Les 3 plus grosses firmes américaines de l'automobile Ford, Chrysler et GM sont sur le point de déposer leur bilan. Au point où le président nouvellement élu, Barack Obama, a cru bon d'intervenir en affirmant que “le sauvetage de l'industrie automobile américaine est vital et que la faillite de ce secteur serait une catastrophe”. Les experts sont convaincus que l'avenir de ces trois firmes pourrait se jouer au cours de cette semaine, avec la reprise de la session du Congrès américain, où siège une majorité républicaine qui compte accorder une aide de 25 milliards de dollars au secteur de l'automobile qui constitue la locomotive de l'industrie américaine. Autre mauvaise nouvelle, après deux trimestres de recul du PIB nippon, l'annonce vient de tomber : le Japon, deuxième économie mondiale basée sur les exportations de produits industriels, vient d'entrer en récession, rejoignant ainsi la zone euro, avec l'Italie, l'Allemagne et l'Irlande, en attendant l'Espagne déjà sérieusement ébranlée, et Hong Kong, déjà entraîné vers la récession due à la crise financière mondiale, une récession dans laquelle ne tarderont pas, selon toute apparence, de tomber les Etats-Unis, bientôt. “La Grande-Bretagne subira, dès 2009, une récession plus forte et plus longue que ce qui était initialement prévu”, d'après la Confédération patronale britannique (CBI) qui table sur un recul de 1,7% du PIB pour 2009, le pire connu depuis 1991, après avoir déjà révisé ses prévisions de croissance qui passent de 1,1% à 0,8%, pour 2008. La CBI prévoit une lente reprise à partir de 2010. En Afrique, de nombreuses craintes et quelques menus espoirs, à considérer l'appel de l'AFZA (Africa Free Zone Association) qui invite les gouvernements africains à encourager la création de zones de libre échange destinées à booster les relations économiques de tout le continent, ou celui du président burkinabé. En effet, au moment où se déroulait le sommet du G20 à Washington, samedi 15 novembre, Blaise Compaoré, le président burkinabé, a plaidé, à partir de Strasbourg (France) la cause des pays en développement en général et de l'Afrique plus particulièrement, afin qu'ils soient associés à toute prise de décision engageant leurs économies à l'avenir et aux discussions en cours sur la réforme du système financier international. Il ne risque pas d'être entendu, dans tout le brouhaha régnant, empreint de sauve-qui-peut chez les plus riches. Djamel Zidane