“Je m'en remets à Dieu.” C'est en ces termes que le wali délégué de Bab El-Oued, Saïd Meziani, s'est exprimé en apprenant les réactions des habitants de la rue Jean-Janrès où au n°9, une partie d'un immeuble s'est effondrée avant-hier matin causant la mort de H. Mourad. Le wali délégué, que nous n'avons réussi à contacter que tard dans la soirée, a tout de suite déclaré “être un responsable et non un coupable” dans le drame qui a endeuillé le quartier. Il explique au cours de l'entretien téléphonique que le relogement des familles de l'immeuble en question était programmé depuis des mois. “Sinon comment expliquer que le soir même de la malheureuse circonstance l'opération était entamée. On devait les reloger la semaine écoulée mais des imprévus nous ont contraints à reporter l'opération à quelques jours plus tard. Je vous assure que c'est toute la vérité. Cela n'a rien à voir avec le regrettable accident. Allah yarham Mourad et je présente mes sincères condoléances à sa famille. Il faut savoir que le relogement ce ne sont pas des morceaux de sucre qu'on achète chez l'épicier du coin. Il y a un programme qui se fait avec les services de la wilaya. Nous avons commencé par la catégorie rouge 5 et aujourd'hui, nous nous occupons de l'orange 4. Seulement, il est important de savoir que les locataires dudit immeuble étaient au courant que l'opération de relogement n'était qu'une question de jours. Pourquoi ne s'en sont-ils pas pris au propriétaire qui est à mes yeux le vrai coupable. Cela fait trois ans qu'il était avisé de la situation de l'immeuble. Non seulement, il n'a pas daigné réagir mais en plus, il a déstabilisé la structure au niveau de la terrasse en enlevant la verrière. Nous avons des photos qui le prouvent. Quant à la famille du défunt, nos services ont pris le soin de l'aviser qu'elle figurait dans le fichier et qu'il y avait un problème. Sans entrer dans les détails”, dira-t-il. Il précisera avoir adressé des correspondances à tous les propriétaires privés de prendre les mesures nécessaires pour parer à toute éventualité. Selon lui, l'opération relogement concerne 55 familles au niveau de Bab El-Oued dont 14 au niveau du 9, rue Jean-Jaurès. Il souligne également que des familles mettent sur lui la pression au 22, boulevard Abderrahmane-Mira. À la question de savoir pourquoi il n'était pas présent juste après le drame, il rétorquera : “Je ne fais pas de cinéma. Tout le monde savait que nous étions mes collaborateurs et moi en pleine réunion pour justement discuter du dossier relogement que nous préparons depuis des mois. Il n'y a pas que le centre de Bab El-Oued. La Casbah, Diar El-Kef et d'autres quartiers où des bâtisses vulnérables sont répertoriées. Je suis en train de faire de la chirurgie urbaine. Croyez-moi, j'ai passé toute la nuit d'avant-hier à sillonner les rues de la circonscription avec la pluie sur la tête en prime. Résultat des courses, on me blâme de ne pas être venu à la rue Jean-Jaurès. Qu'on sache que j'administre 250 000 habitants. Il n'y a pas une seule demande qui ne soit répertoriée et je défie quiconque de prouver le contraire. Je dois aussi affirmer qu'en termes de vieux bâti, c'est la première victime, en dehors de l'effondrement de l'hôtel du square Port-Saïd. Nous avons fait et faisons de notre mieux. Il ne faut pas que l'arbre cache la forêt”, conclut le wali délégué. Hier des camions de déménagement attendaient le départ devant le siège de la daïra. Ali Farès