L'intelligence économique est-elle un effet de mode ou offre-t-elle une nouvelle approche méthodologique dans le développement de l'Etat et de son secteur industriel et économique ? L'expérience acquise en Algérie depuis plus de trois ans montre qu'il s'agit d'un nouveau cadre de cohérence de toutes les disciplines susceptibles de faciliter le développement offensif, de nouveaux projets industriels et la protection du patrimoine. Il est possible de tirer un premier bilan de toutes les initiatives prises en Algérie depuis les trois dernières années dans les grandes entreprises, les PME, les ministères, les organismes publics, les régions, les universités et l'UFC. Mais toutes ces actions ont été menées dans un cadre conceptuel national en l'inscrivant, comme l'une des composantes de la défense économique. Or, l'intelligence économique traite autant de défense du patrimoine national (secteur industriel, agricole, etc.), mais également de développement régional et des territoires. À ce titre, l'approche ne peut plus être circonscrite à l'industrie seulement. Elle doit nécessairement accompagner l'émergence d'un secteur agricole fort, l'artisanat qui prend une place croissante dans la vie des régions d'un pays. Acteur majeur de la réflexion sur l'IE et sur sa mise en œuvre, VIP Groupe a organisé la deuxième édition des assises de l'IE, les 10 et 11 novembre à Alger. Ces assises s'articulaient autour de trois thématiques majeures : intelligence économique et stratégie du changement en entreprise, intelligence économique et territoriale et veille stratégique. Cette rencontre a permis aux dirigeants des organisations publiques et privées de comprendre l'enjeu d'intégrer un processus d'IE dans l'entreprise, à s'initier à la méthodologie de l'IE, à adopter une approche “projet” et non “outil” en matière d'IE, à mieux tirer parti de la relation avec les professionnels et les prestataires de l'IE, à amorcer une réflexion personnelle sur la conduite du changement, à réaliser pour intégrer l'IE dans leurs problématiques d'organisation et à définir une politique de l'IE dans une entreprise. Le conférencier, le Dr David Autissier, maître de conférences à l'IAE, Université Paris XII, a indiqué que l'entreprise moderne doit pouvoir détecter dans son environnent, proche et lointain, toute transformation porteuse de sens. Anne-Marie Fray, professeur à l'Ecole supérieure de commerce et de management (Tours - Poitiers), a ajouté de son côté qu'il s'agit de montrer le lien entre les approches stratégiques et la façon de concevoir l'IE. selon le professeur Pierre Larrat, affirmer, dans un contexte économique, que l'information est une “matière première” essentielle au pilotage de l'entreprise et une ressource critique dans la définition de sa stratégie est désormais une évidence. Pour autant, beaucoup d'entreprises n'ont pas encore mis en place de véritable politique de gestion de l'information. L'ambition du MIPI à travers sa direction générale de l'IE serait d'imaginer un modèle algérien d'intelligence économique, qui permettrait d'ouvrir de nouvelles voies d'expérimentation au profil des décideurs publics et privés dans le secteur économique et industriel. R. N.