L'espace aérien a été fermé durant les premières heures qui ont suivi la violente secousse du 21 mai. Le RCD a sévèrement critiqué la manière avec laquelle les pouvoirs publics ont géré le séisme dévastateur du 21 mai dernier. Le comité exécutif, réuni mercredi dernier, a fait de graves révélations sur ce qu'il qualifie de “défaillance coupable” des pouvoirs publics. Selon le RCD, l'espace aérien algérien a été fermé dès les premières heures qui ont suivi le séisme pour cause de “calcul politicien”. Pour cette formation, cette décision a non seulement “aggravé l'isolement de notre émigration” mais elle a “considérablement alourdi le bilan des pertes en vies humaines”. De plus, accuse encore ce parti, le retard mis par les représentations de l'Algérie à l'étranger pour délivrer des visas aux organisations internationales spécialisées dans de telles urgences révèle “la phobie de transparence que même une situation de transparence n'a pu vaincre”. Sur le terrain, et comparativement à 1980, lors du séisme d'El-Asnam, le RCD note que “les ruptures des chaînes de commandement témoignent de la régression et du désordre qui rongent les différents niveaux du dispositif institutionnel”. Tous les observateurs, remarque le RCD, ont constaté, dès les premiers instants du drame, que c'est la “généreuse mobilisation” des citoyennes et des citoyens, notamment les jeunes, qui a compensé cette défaillance coupable des pouvoirs publics. La focalisation des secours sur un chef-lieu de wilaya (Boumerdès, ndlr) cache mal, affirme le RCD, “la volonté de gérer les effets médiatiques du désastre au détriment d'une intervention moins voyante et plus efficace”. Autrement dit, au lieu d'une gestion discrète mais efficace des secours, il y a eu d'incessants déplacements à Boumerdès, exhibées abondamment à la télévision, donnant à ces sorties des allures de parades électorales. Le RCD dénonce également cette chasse aux sorcières destinée à sauver la face du régime. “Les procès en sorcellerie qui s'annoncent visent, une fois de plus, à faire diversion en désignant des boucs émissaires pour dédouaner le régime d'une gestion catastrophique de l'urbanisme et de l'environnement, particulièrement ces dernières années”, accuse le parti de Sadi. Pis, “le pouvoir n'a rien trouvé de mieux que de mettre en place une administration parallèle destinée à étouffer l'Etat en prévision d'objectifs inavouables”, ajoute le RCD en allusion à la désignation des administrateurs pour gérer l'après-séisme, éliminant ainsi les élus locaux. Cette démarche qui n'a fait qu'accentuer la “faiblesse” et le “discrédit” du pouvoir a profité aux “intégristes qui ont ensanglanté le pays”. Ces derniers “polluent” la vie des citoyens endeuillés par le recours au “chantage” et au “charlatanisme”, affirme le RCD. “Après les tentatives de détournement de l'aide, ce sont les mosquées et les institutions éducatives qui sont à nouveau livrées impunément à un prosélytisme belliqueux déjà à l'origine de nombreuses agressions dont les femmes sont, comme toujours, les premières victimes.” En outre, le RCD qualifie le report “sélectif” du baccalauréat de “provocation”. Tout en rappelant le caractère national de cet examen, le RCD affirme que cette provocation “achève d'exaspérer les populations qui comprennent mal que l'ensemble des wilayas à la périphérie de l'épicentre du séisme n'aient, au minimum, pas bénéficié des mêmes mesures”. Concernant les conventions régionales que devait organiser le parti fin mai puis reportées en raison du séisme, le comité exécutif a décidé de les tenir dès que “des circonstances plus favorables le permettront”. R. B. Offre de dialogue d'Ouyahia Aux Archs “Il faut d'abord des préalables” Lors de la réunion de son exécutif, le RCD s'est exprimé sur la dernière offre de dialogue du Chef du gouvernement aux citoyens de Kabylie. Cette formation estime qu'après deux années de manœuvres et de répression, cette initiative, “même tardive” aurait gagné en crédibilité si elle avait été précédée “d'un minimum de gestes relevant de la seule volonté du pouvoir”. “La libération des détenus, l'arrêt des poursuites judiciaires, l'annonce solennelle du jugement des criminels identifiés et la dissolution des Assemblées fantoches” auraient permis, souligne le RCD, de créer un climat plus propice à une écoute mutuelle. Pour ce parti, faute de prendre en charge ces préalables, les effets d'annonce risquent de rencontrer les mêmes réserves et doutes que les autres invitations. Autrement dit, le RCD reste convaincu que cette nouvelle initiative sera elle aussi vouée à l'échec, en l'absence de mesures à même de ramener le calme dans cette région en révolte larvée contre le pouvoir. R. B.