La défense du principal accusé dans l'affaire d'assassinat de Lotfi Temime, avocat à la cour de Constantine, vient d'introduire une cassation auprès de la Cour suprême. Cette dernière devra statuer dans une affaire qui continue de défrayer, à ce jour, la chronique locale. L'affaire de l'assassinat d'un avocat à la cour de Constantine, retrouvé mort le 19 février dernier, dans son propre cabinet, a été retirée du rôle de l'actuelle session criminelle de Constantine. Cette décision intervient, selon des sources judiciaires, suite à l'introduction, hier, par la défense du principal accusé dans cette affaire, d'une cassation auprès de la Cour suprême, à Alger. La réouverture du procès devra avoir lieu, selon nos sources, lors de la prochaine session. Mais la décision du renvoi de l'affaire devant la cour de Constantine pourrait durer des mois, en raison de la nature et des circonstances du crime. Lotfi Temime, un jeune avocat, âgé de 34 ans, a été découvert, au matin du 19 février dernier, par sa secrétaire égorgé et baignant dans son sang, dans son cabinet à la cité des 1 600-Logements, à El-Khroub. L'assassin aurait, selon les premiers éléments de l'enquête, utilisé un objet tranchant, un cutter en l'occurrence, pour trancher la gorge de sa victime. B. S., âgé de 21 ans, et 3 autres personnes présumées coupables seront arrêtés par les services de police, à peine 24 heures après la découverte du cadavre de l'avocat. En effet, suite à la découverte d'une paire de chaussettes sur le lieu même du crime, les enquêteurs ont pu remonter jusqu'à son propriétaire grâce aux témoignages de la mère de B. S. Cette dernière révélera que son fils avait découché la nuit du drame et qu'il l'avait appelée de Guelma. Il sera interpellé quelques heures plus tard par les policiers de la wilaya de Guelma, alors qu'il était dans un complexe thermal en compagnie d'une jeune étudiante, âgée de 23 ans. Une fois confrontée aux preuves, ainsi qu'aux témoignages qui le tenaient pour coupable, B. S. reconnaîtra les faits et dénoncera ses complices. Il s'agit de A. M., âgé de 22 ans, et B. B. âgé de 25 ans. Si le premier est accusé d'avoir tenté de faire disparaître la voiture de la victime, le second est, lui, accusé de recel d'objet volé puisqu'il a acheté le téléphone portable. Les faits se seraient déroulés quand la victime est revenue à son cabinet, où elle avait rendez-vous avec le principal accusé. Le lendemain, l'avocat sera retrouvé gisant dans une mare de sang par sa secrétaire. Les auteurs abandonneront l'arme du crime, ainsi que les clefs du bureau à quelques mètres de l'immeuble. La présence des chaussettes de l'assassin sur les lieux du crime conforte, selon des sources judiciaires, la thèse d'un crime étroitement lié aux mœurs. Ce que d'ailleurs les proches parents de l'accusé ont de tout temps revendiqué devant la presse locale pour défendre leur enfant. Lynda Nacer