Le bradage des terrains fonciers a été constaté également à Berrahal-ville, principalement à la cité de Sidi-Ali, à proximité des 40 constructions illicites, qui ont été démolies récemment. Un vaste trafic foncier a été mis au jour lors de l'opération de démolition des constructions illicites qui a ciblé, avant-hier, le chef-lieu de la commune de Berrahal, daïra située à 30 km de Annaba. Il s'est avéré, en effet, que sur les18 habitations illicites construites récemment, au niveau des cités rurales El-Kalitoussa, Guirrech, Tacha et Khoualed, une dizaine avait été bâtie sur la base de faux documents. Selon des sources proches de ce dossier, l'implication directe d'un ex-maire de cette municipalité n'est pas à écarter. Cet ex-élu aurait procédé à l'attribution clandestine et illicite d'un certain nombre de lots de terrain à bâtir sur la base de simples décisions communales, et plus grave, des années après avoir achevé son mandat. Autrement dit, le maire aurait usé de décisions antédatées pour ces attributions, dont le nombre exact n'a pu être déterminé par nos sources. Le bradage des terrains fonciers a été constaté également à Berrahal-ville, principalement à la cité de Sidi-Ali, à proximité des 40 constructions illicites qui ont été démolies récemment. On affirme que plusieurs parmi les lots “vendus” dans cette affaire avaient été déjà récupérés par les pouvoirs publics, aussitôt après que le scandale eut été éventé. Pour mener à bien cette action de démolition, dirigée sur le terrain par les autorités de la ville, d'importants moyens humains et matériels ont été mobilisés, dont la brigade d'intervention rapide de la Gendarmerie nationale, dépêchée d'El-Hadjar tôt dans la matinée. À signaler, par ailleurs, que l'opération d'envergure décidée il y a un mois dans ce cadre par le wali de Annaba, M. Mohamed Ghazi, a déjà touché plus de 200 constructions illicites recensées à travers les douze communes que compte la wilaya de Annaba. Tristement réputée pour ses cités fantômes, la commune d'El-Bouni, où l'on dénombre des centaines de ces constructions, focaliserait à elle seule l'attention des pouvoirs publics et on prédit que l'opération serait appelée à se prolonger sur des semaines, voire des mois, au vu des dépassements flagrants relevés. À Annaba-ville, ce sont plus de 80 habitations, éparpillées à travers les cinq secteurs urbains de l'agglomération, qui ont été recensées dans le cadre de cette opération qui a pris fin samedi. Pour beaucoup d'observateurs, l'absence d'une agence foncière et la fuite en avant des pouvoirs publics, plus d'une décennie durant, ont favorisé toutes ces agressions contre le foncier urbain dévoilées à Annaba. Un doigt accusateur est pointé par la population en direction “de certaines personnalités influentes qui se sont accaparé nos villes et villages après avoir transgressé sans vergogne la loi qui ne s'appliquerait, selon eux, qu'aux plus pauvres, et à ceux-là seulement.” B. Badis