Une vaste opération est lancée au niveau de la commune de Bou Saâda où le patrimoine foncier a été mis à mal plus que partout ailleurs à l'échelle de la wilaya. Des situations d'accaparement de terrains publics, d'espaces verts et de ruelles sont enregistrées à Bou Saâda et dont les auteurs sont de simples citoyens, des spéculateurs et même des élus. Ces derniers, non seulement se sont appropriés des espaces publics, mais surtout, et en toute impunité, ont rendu la vie insoutenable au voisinage . « Les constructions illicites font légion à Bou Saâda, nous dira le P/APC, à telle enseigne que des quartiers entiers se sont érigés par la méthode d'appropriation des espaces publics et la construction d'habitations juxtaposées les unes aux autres, à l'exemple des quartiers de Sidi Slimane, Maitar, Rafsa, Chaâbani et Dachra Gueblia. » Durant les cinq années écoulées, il a été enregistré 424 constructions illicites. « Cette situation, dira encore le P/APC, est la conséquence des défaillances de l'agence foncière, qui ont fait que les bénéficiaires de lots de terrain ne disposant pas de titre de propriété dans le besoin en logement, se lancent dans la construction. » « Cette situation, a-t-il ajouté, s'explique également par le blocage qui caractérise le fonctionnement de l'actuelle structure en charge du foncier. » Laquelle structure, faut-il le souligner, reçoit ses directives de la direction foncière de la wilaya. La multiplication des constructions illicites n'est cependant pas le seul fait des blocages, mais également des velléités spéculatives qui demeurent de mise, à ce jour, par le fait qu'un gisement foncier existerait à Bou Saâda et serait mis en vente sous cape au profit de personnes qui se sont spécialisées dans la spéculation. Corroborant cela, le P/APC a soutenu que « lors de l'opération démolition entamée depuis peu qui a concerné les constructions illicites réalisées depuis l'avènement de la nouvelle assemblée (issue du MSP dans sa majorité, ndlr), il nous a été donné de constater que les personnes qui étaient dans le besoin réel de logement représentaient un taux de 10 et 30% ; le reste, soit 90% à 70%, sont des spéculateurs ». Depuis janvier 2008, il a été recensé 20 constructions illicites sur la route de Sidi Amer, 27 à la cité Bendaghmous, 9 au centre-ville et 5 au quartier Maâdher, soit 61 décisions de démolition établies et totalement exécutées. Eu égard à la complexité de l'opération, le P/APC dira que la priorité ira pour les actions à lancer, et ce, en fonction de la situation particulière de ces constructions illicites, et qu'on allait appliquer la loi selon un programme préétabli fondé sur la disponibilité des moyens, tout en veillant à la faisabilité technique de l'acte de démolition. C'est une opération délicate qui soulève d'ores et déjà des vagues par le fait que d'aucuns l'appréhendent comme opération visant les « zaroualia » (pauvres), sinon les plus nantis qui se sont sucrés en s'appropriant des espaces verts, des ruelles et même des trottoirs, ne seront nullement inquiétés et continueront à narguer tout le monde. Le P/APC n'a rien trouvé à dire à ce citoyen présent dans son bureau à qui on vient juste de démolir la masure qui réclamait une solution de rechange à sa nouvelle situation.Tout porte à croire que cette opération et, par ricochet, l'objectif de lutte contre les constructions illicites, se fondent en fait sur « à qui mieux mieux » détruira le plus de constructions illicites en mettant le plus de gens possible dans les conditions SDF.