La wilaya de Aïn Témouchent s'est distinguée cette année, et ce, à l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre les abus sexuels envers les enfants, qui coïncide avec l'anniversaire de la ratification de la convention des droits de l'enfant, en célébrant et d'une manière exceptionnelle cet événement qui préoccupe l'ensemble de la société, ainsi que les pouvoirs publics. En effet, contrairement aux années précédentes, dont les festivités ont été menées timidement pour la circonstance, la Fondation algérienne de la sauvegarde des droits de l'enfant (FASDE), que préside Mme Karima Ouahcine, principale organisatrice, est sortie des sentiers battus en allant frapper aux portes des localités les plus reculées frappées par le sceau de l'interdit et des tabous en raison d'un conservatisme aveugle. C'est grâce aussi à l'ONG la fondation Terre des hommes, que représente ici en Algérie Mme Samia Aït Belkacem, que les écoliers et autres collégiens des communes de Aïn El-Arba, Oued-Sebbah, Tamzoura et Sidi-Boumediene, ont débattu de l'importance du sujet qui les hante chaque jour que Dieu fait. Ce jeudi donc, une ambiance bon enfant a régné à la Maison des jeunes de Oued-Sebbah où des dizaines d'écoliers et d'écolières de cette région reculée de l'Algérie profonde se sont retrouvés pour partager ces moments sur un sujet qui les concerne tous. Devant une tribune composée des autorités locales, d'associations, de médecins, spécialistes, éducateurs et autres notables, la parole de l'innocence s'est libérée d'une façon spectaculaire. Tour à tour, les jeunes intervenants n'ont pas fait de cadeaux aux adultes pour les écorcher de questions quant à leurs droits reconnus par la convention et qui ont laissé l'assistance perplexe. Du mauvais traitement de l'enfant à l'abus de pouvoir de l'adulte, en passant par la violence en milieu scolaire, tout a été épluché sans tabou aucun lors de cette rencontre. La séance d'explication du permis de prudence, un outil de prévention contre les abus sexuels, a constitué le fait marquant de cette journée où les jeunes ont brisé la loi du silence, et ce, malgré la difficulté des éducateurs de la fondation TDH et de la FASDE d'aborder le sujet. Disons que le message est passé cinq sur cinq. Les enfants, qui ont été invités à décrire les images suggérées sur le document en question, ont vite fait d'assimiler le contenu. Il va sans dire que la maltraitance des enfants n'est plus de la seule compétence des professionnels de santé, mais elle concerne aussi les décideurs politiques et l'ensemble des citoyens. M. Laradj