À l'international, les tarifs seront revus à la baisse. Les tarifs de télécommunication de l'opérateur public Algérie Télécoms pourraient être revus à la hausse, notamment pour le réseau du fixe national, alors qu'à l'international, l'option est favorable à une réduction. Un programme de réajustement des tarifs a d'ailleurs été déposé auprès de l'Autorité de régulation (ARPT), avons-nous appris au cours de la journée d'étude organisée, hier, avec pour thème principal “les tarifs et les coûts des télécommunications”. L'opérateur public AT que dirige M. Chettih prévoit également de simplifier les formules de calcul et de tarification, en passant du mode de six paliers actuellement, à seulement deux : les communications à l'international et celles du réseau national. Même si, dans les débats, on s'est refusé de l'exprimer clairement, les augmentations devraient toucher les communications nationales, alors que la tarification à l'international devra être ramenée à la baisse, laisse-t-on entendre. Dans leurs conclusions, les experts de l'arpt ont souligné que les communications internationales de AT constituent l'essentiel du chiffre d'affaires de ce dernier. Illustration : seulement 8,7% d'abonnés à l'international contribuent à hauteur de 67% du chiffre d'affaires, indique M. Kehil, directeur de l'économie et de la concurrence auprès de l'ARPT. Ce qui a démontré que les tarifs pratiqués jusque-là par cet opérateur sur le réseau intérieur étaient, estime-t-on, sous évalués. Algérie Télécoms a fait l'objet d'une plainte déposée auprès de l'arpt par son concurrent privé, OTA (Orascom Télécoms Algérie), qui l'accuse de pratiquer du dumping sur les tarifs du mobile, en lui reprochant de recourir à la subvention du mobile par les tarifications du réseau fixe. L'arpt qui doit se prononcer sur ces questions d'ici à la fin du mois de juin, selon M. Ammar Tou, semble d'ores et déjà trancher, en appelant à ce que les opérateurs se munissent d'outils d'audit et de comptes et de tenir notamment une comptabilité analytique afin de déterminer les prix de revient et marges bénéficiaires sur chaque tarification. Et ce, dans le but évident de veiller au respect des règles d'une concurrence parfaite et d'endiguer les ventes à perte ou les recours aux subventions croisées par amalgame des tarifs entre le fixe et le gsm. L'Autorité de régulation préconise également l'élaboration d'un principe de définition des coûts pour chaque opérateur afin de mieux asseoir sa mission de contrôle et de vérification. S'agissant du programme de révision des tarifs présenté par AT, l'Autorité de régulation a demandé un complément d'informations avant de l'approuver. À retenir donc pour l'instant le principe d'augmentation des tarifs sur le réseau national et leur réduction à l'international, même si les taux n'ont pas encore été précisés. Jusque-là, la requête de OTA a été en partie satisfaite, mais il reste à résoudre l'écart de la tarification entre les deux opérateurs sur le réseau du mobile. 4,11 DA la minute pour AT et 12,27 DA pour OTA ; ce qui fait dire à M. Coussi qu'il y a là un cas flagrant de vente à perte et donc de concurrence déloyale, soupçonnant AT de rééquilibrer par les recettes du fixe. Ne s'arrêtant pas à ce niveau, les griefs de OTA contre AT s'étendent à la politique de rétrocession des terminaisons à l'international. Sur 6,50 da, OTA perçoit seulement 1 da, indique-t-on, le reste étant destiné à l'opérateur public. Pour le patron de Orascom Télécoms, d'ici à la fin de l'année, les droits d'accès à une puce Djezzy seront “naturellement” revus à la baisse pour atteindre 5 000 da, alors que, du côté de Algérie Télécoms, on annonce l'éternelle “prochaine” mise en service de 500 000 lignes mobiles. Le contrat avec Ericsson a été signé, selon M. Chettih. Guerre ou concurrence, le consommateur tend l'oreille. A. W.