Le délégué d'El-Kseur est revenu sur l'offre de dialogue d'Ahmed Ouyahia et sur les voies et moyens susceptibles de permettre la mise en œuvre effective des revendications contenues dans la plate-forme d'El-Kseur. Liberté : Qu'est-ce qui a poussé, d'après vous, les délégués des archs à accepter l'offre de dialogue d'Ahmed Ouyahia ? M. Ali Gherbi : Tout d'abord, nous avons décelé une bonne volonté du Chef du gouvernement qui parle aussi au nom du président de la République, d'aller vers un changement radical du système actuel. Puis, nous sommes obligés de croire et d'aller vers la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur, pour que le pouvoir satisfasse à nos préalables. Ainsi, nous aurons le cœur net sur cette volonté affichée. La balle est désormais dans le camp du pouvoir. Comment s'effectuera le choix des interlocuteurs du pouvoir ? Une fois la décision d'aller au dialogue entérinée par l'instance suprême du mouvement citoyen, en l'occurrence l'Interwilayas, celle-ci va certainement faire appel à l'intelligentsia nationale. Nous allons solliciter les différents spécialistes et experts que nous jugerons utiles pour accomplir les travaux des ateliers de la mise en œuvre de nos revendications. Êtes-vous optimiste quant à la réussite de la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur ? Ecoutez, la mise en œuvre de cette plate-forme sera un travail de longue haleine, car il y a des points qui peuvent prendre une quinzaine d'années, tel que le point n°11 qui consacrera l'exercice du pouvoir par la volonté populaire. La satisfaction de ce chapitre impliquera l'abrogation de 60% des textes réglementaires toujours en vigueur. En outre, il y a également l'organisation technique de ce dialogue qui nous prendra un peu de temps. Cela veut dire que vous allez faire des concessions pour arracher d'autres acquis ? Il n'y aura aucune concession à faire. Toutes nos revendications sont légitimes et nationales. Nous allons exiger du pouvoir la neutralisation de tous les facteurs de tension entre frères algériens. Ce même pouvoir doit faire son mea culpa, en remettant en cause le dialogue engagé avec les faux délégués, dits “taïwan”. Il doit procéder aussi au renouvellement des Assemblées populaires (APC, APW, APN) dans le respect de la volonté populaire. Il faut donner les pleins pouvoirs aux vrais représentants du peuple, lesquels sont tenus de respecter les lois de la République. K. O.