En application des décisions à répétition émanant de l'administration de tutelle, les services extérieurs de la wilaya de Mascara ont engagé un vrai combat visant à éradiquer toutes les constructions illicites réalisées dans la périphérie des cités urbaines au cours de la décennie noire, une étape caractérisée par l'absence de toute réaction des pouvoirs publics et qui a eu pour effet d'encourager l'exode rural massif, et ce eu égard aux circonstances qui prévalaient. Mais maintenant que la situation sécuritaire s'est nettement améliorée, le compte à rebours a commencé avec une réaction brutale des services administratifs décidés à assainir une situation qui perdure. Certes, avant le passage au volet répressif, l'administration a fait usage des formalités incitatives, mettant en demeure les concernés à rejoindre leurs douars tout en leur accordant un délai, mais face à une attitude négative, le recours à un acte extrême était inévitable. Dans ce contexte, force et est de reconnaître que ces “exilés” disposent d'un laps de temps conséquent afin de s'adapter à leur nouveau mode de vie en s'intégrant dans la peau des citadins, notamment leurs enfants qui ont acquis une nouvelle mentalité, fréquentent les établissements scolaires et se sont fait de nouveaux amis, renforçant ainsi leur nouveau statut, d'où la difficulté à se plier aux exigences de l'administration. Pour régler certains cas, il a fallu recourir à la force publique afin de procéder à la destruction des constructions illicites sous le regard coléreux des occupants qui n'hésitent pas à déverser un flot de paroles incoercibles et rapides que l'on ne rencontre que dans des cas d'exécution physique. Mais si ces interventions dans les grandes agglomérations sont justifiées par la volonté des pouvoirs publics à vouloir préserver les tissus urbains des habitations précaires, ce n'est hélas pas le cas s'agissant de celles situées dans les zones rurales où la motivation première des habitants des douars reste l'élevage du bétail et qui nécessite la construction d'enclos, d'écuries et d'étables. ? ce titre, ces ruraux ont été sommés de nettoyer ces zones en procédant à la destruction de ces abris, une décision qui va à l'encontre des objectifs assignés et qui consistent à maintenir sur place les populations rurales en leur accordant toutes les facilités. Mais un campagnard sans ses bêtes change de statut, d'où des ruraux obligés à se défaire des enclos, des écuries et des étables synonyme de vente du cheptel et autre bétail avec pour conséquence la privation des chefs de famille de ressources pour subvenir à leurs besoins. A. B.