Le montant de la réalisation du projet du siècle, en l'occurrence l'autoroute Est-Ouest, ne sera pas revu à la hausse contrairement à ce que certains confrères ont rapporté ces derniers jours, la précision a été faite hier par le premier responsable du secteur des Travaux publics, M. Amar Ghoul, qui a assisté à la cérémonie organisée à l'encontre des ingénieurs qui se rendront en Chine pour subir une formation. Interrogé sur cette question, le ministre a souligné que "ce ne sont que des rumeurs qui n'ont aucun sens", ajoutant que "le montant du projet qui est de l'ordre de 11 milliards de dollars représente un montant plafonné qui ne souffre d'aucune rallonge ni réduction". Evoquant le taux d'avancement de ce projet, M. Ghoul, qui s'est montré très satisfait, a déclaré que le taux est estimé à 86%. Et cela concerne en réalité tous les travaux de terrassement, de viabilisation et de réalisation. Dans la majorité des tronçons, "nous sommes avancés à raison de 80 à 95%", a-t-il dit. Pour ce qui est de l'évènement tenu hier à l'hôtel Mercure, il était question d'annoncer la départ en Chine de la 3e promotion d'ingénieurs lauréats des travaux publics. Ils sont au nombre de 100 candidats et ils prendront le départ aujourd'hui pour la République populaire de Chine ; il auront la possibilité de suivre une formation approfondie dans le domaine des travaux publics. Cette initiative est assurée par le consortium chinois Citic-Crcc qui prend en charge la réalisation du lot Est et Centre du mégaprojet. Le secteur des travaux publics se dotera d'un réservoir de main-d'œuvre qualifié Le ministre des Travaux publics veut créer "un capital de compétences nationales". Un capital humain qui gérera, conduira et suivra les projets des travaux publics et constituera, selon le ministre, la clef du développement, "car on ne peut prétendre à une amélioration sans une mise en valeur de nos ressources humaines". C'est l'autre projet phare de Amar Ghoul, qui compte ainsi former une élite capable désormais de prendre en main les futurs grands projets du pays et d'assurer l'adoption des techniques modernes dans aussi bien la gestion que la construction proprement dite. A noter que le nombre des stagiaires qui seront formés dans ce domaine est de 5 500 dont 500 le seront au fur et à mesure à l'étranger, et ce dans 30 spécialités. Présent à cette rencontre, l'ambassadeur de Chine a souligné que "l'autoroute est une grande école à ciel ouvert, dont le but est d'approfondir les connaissances", il a d'ailleurs invité les lauréats à être efficaces une fois de retour en Algérie, et d'apporter surtout de nouvelles contributions dans les relations algéro-chinoise. L'autoroute Est-Ouest devra recruter d'ici la fin 2009, début 2010, pas moins de 1000 nouveaux ingénieurs. "Notre réservoir d'ingénieurs devra atteindre les 2 000 d'ici la fin 2009, début 2010, spécialisés dans le domaine des autoroutes", a affirmé le ministre, avant de préciser qu'actuellement le nombre d'ingénieurs activant au niveau des chantiers de l'autoroute Est-Ouest avoisine les 1 000. Selon M. Ghoul, les nouveaux ingénieurs seront recrutés parmi les meilleurs diplômés de nos universités (les 10 premiers de chaque université), avant d'être formés sur ce qu'il a qualifié de "spécialités fines", en d'autres termes celles relevant des nouvelles technologies dans le domaine des autoroutes.Pour atteindre cet objectif de "spécialisation" des ingénieurs impliqués dans le projet de l'autoroute, des formations leur seront assurées au niveau de l'Institut supérieur de management, qui a, pour rappel, été dédié à l'autoroute grâce à un financement chinois, mais aussi au niveau du Centre de contrôle technique, a-t-il encore expliqué. "Ces formations nous permettront, a ajouté M. Ghoul, d'avoir des ingénieurs spécialisés chargés du suivi, et d'autres chargés du contrôle technique". Le département vise à atteindre trois objectifs principaux dans le cadre de la concrétisation du projet du siècle, il s'agit de réaliser une infrastructure autoroutière qui réponde aux normes internationales, de se doter à la fin du projet d'un capital de ressources humaines, et d'avoir un réservoir de main-d'œuvre qualifiée. Nassima Bensalem