Les jours du golden boy algérien, Abdelmoumène Khelifa, au cœur d'une procédure judiciaire depuis son arrestation en mars 2007 à Londres, dans sa retraite à la perfide Albion sont-ils comptés ? Selon Bill Rammel, la justice britannique devra statuer sur son cas en février prochain. “La justice britannique prend très au sérieux ce cas et une session des magistrats aura lieu en février prochain pour trancher la question”, a indiqué hier, sans d'autres précisions, le ministre d'Etat chargé des Affaires étrangères, lors d'un point de presse organisé au siège de l'ambassade à Alger. Mais comme souvent en pareille situation, il a tenu à rappeler que “le ministère ne s'immisce pas dans les affaires de la justice”. Bill Rammel, qui achevait une visite de deux jours en Algérie, s'est dit très “heureux d'être ici pour sa première visite”. Un séjour qui lui a permis d'insuffler, en compagnie de ses homologues algériens, selon le jargon consacré, une nouvelle dynamique à la coopération algéro-britannique. Plus grand investisseur étranger en Algérie avec une valeur d'investissement de plus de 50 milliards de dollars, le Royaume-Uni souhaite investir d'autres créneaux et renforcer sa coopération avec l'Algérie, a indiqué Rammel. “Les relations sont bonnes. Nous avons installé un attaché militaire, restauré le service des visas, ouvert le British Council et nous ouvrirons le nouveau siège de l'ambassade l'an prochain. Nous souhaitons élargir notre coopération, notamment dans les domaines de l'éducation, l'industrie pharmaceutique, les banques et les travaux publics”, affirme le représentant du gouvernement de Gordon Brown. La crise financière internationale risque-t-elle d'avoir un impact sur les investissements anglais ? “Il va y avoir des impacts (…) Nous traversons une crise globale et elle requiert une solution globale. Il y a une batterie de mesures à prendre, notamment l'injection des liquidités dans les banques, une meilleure transparence du système financier et une coordination de l'action fiscale”. à cet optimisme, le ministre anglais ajoute que son pays “ne demandera pas d'argent à l'Algérie” et qu'“il y a du gaz partout dans le monde”, comme pour répondre à ceux qui avaient annoncé hâtivement que la demande britannique vis-à-vis du gaz algérien atteindra les 10% dans les prochaines années. Bill Rammel qui, la veille de sa visite, a relevé quelques lacunes dans l'environnement d'affaires en Algérie, des remarques de nature à grenouiller l'investissement, a assuré que les “autorités déploient de grands efforts pour rétablir la paix et que son pays va revoir le travel warning”. Interrogé sur la coopération sécuritaire entre les deux pays, le ministre anglais a, encore une fois, rappelé qu'il a eu des discussions avec ses homologues algériens sur la manière de renforcer la coopération dans ce domaine, notamment en matière d'échanges d'informations, de la formation de la Police scientifique, de la manière d'arrêter les sources de financement du terrorisme ainsi que l'encouragement de l'action préventive. Enfin, il a révélé, par ailleurs, que 200 Algériens sont détenus dans les prisons anglaises. Ces personnes sont pour la plupart détenues pour des affaires qui n'ont pas de liens avec le terrorisme. Karim Kebir