L'affaissement, avant-hier, d'une partie de l'axe routier de l'avenue Zighoud-Youcef en plein centre de Constantine vient de connaître un rebondissement avec la montée au créneau du particulier présenté par les services de la commune comme le responsable du sinistre. Pièces à l'appui, il met en évidence le laxisme de certaines administrations locales dont l'irresponsabilité, conjuguée aux fuites des eaux, est en train de faire de Constantine une ville martyre des glissements de terrain. L'exploitant du restaurant situé au boulevard Zighoud-Youcef, accusé par la mairie hier d'être la cause de l'affaissement d'une partie de l'avenue, se défend en exhibant des copies de ses correspondances avec les services concernés qu'il accuse d'irresponsables. Il compte même saisir la justice pour exiger de l'APC de Constantine la réparation des dommages causés à son bien immobilier suite à ce glissement de terrain. Une importante et dangereuse crevasse a, en effet, été provoquée, avant-hier, suite à un affaissement d'un pan de 1 mètre delarge et 4 mètres de hauteur de l'artère principale, ce qui a conduit à l'effondrement total des murs de soutènement de deux locaux dudit bâti. Les eaux usées se déversaient carrément dans la cour de l'établissement. Son propriétaire, M. Zertali, nous a déclaré, lors d'un entretien qu'il nous a accordé sur les lieux mêmes du sinistre, qu'il se trouve dans l'obligation de déclarer la zone sinistrée, avec ce que cela implique comme répercussions négatives sur son commerce, en attendant que les autorités locales prennent en charge les dégâts. Des dégâts qui, selon notre interlocuteur, auraient pu être évités si des administrations locales, à savoir, l'APC, la Direction de l'hydraulique et l'Office national d'assainissement, avaient pris en compte ses multiples alertes et demandes d'intervention. Pour étayer ses dires, M. Zertali nous a remis des copies de ses correspondances avec lesdites administrations et qui sont, selon lui, restées sans suite. La première fut adressée, le 22 avril dernier, au wali, au directeur de l'hydraulique et à l'ONA. “Je me retrouve dans un état très critique suite à d'énormes déperditions des eaux usées en provenance du collecteur principal localisé à l'extérieur de l'établissement, et qui a pratiquement entraîné un effondrement non seulement de la terrasse principale et des locaux internes, mais aussi du parking de la wilaya, ainsi que du sous-sol de ladite terrasse…”, lit-on dans la correspondance. Dans une troisième correspondance, confortée par un constat d'huissier de justice, le concessionnaire fait état du déversement des eaux usées à l'intérieur de son bâti et ce, depuis plus de 4 mois. Hier, au moment où nous étions sur les lieux, des experts de la Marseillaise des Eaux, appelés en renfort, n'ont pas pu intervenir faute de moyens dont ne dispose aucun service. Comme si la situation dramatique dans laquelle végète le tissu urbain de la ville de Constantine ne suffisait pas, cet énième glissement de terrain, avec comme corollaire la fermeture d'un aussi important axe routier, va rendre encore plus insoutenable la circulation automobile et même piétonne dans le Vieux Rocher. À cela s'ajoutent les dépenses faramineuses à engager pour restaurer l'axe routier et qu'une bonne gestion préventive aurait évitées au Trésor public. Lynda Nacer