Reporté à trois reprises, le procès risque une fois de plus d'être renvoyé aux calendes grecques. Le fondateur du Groupe salafiste pour la prédication et le combat, Gspc, Hassan Hattab sera jugé le 16 décembre prochain au cours de la prochaine session ordinaire qui devrait s'ouvrir début décembre et qui s'étalera jusqu'à la mi-janvier de l'année prochaine. Cependant, le procès risque d'avoir lieu en l'absence du principal accusé, ont déclaré, hier, des sources judiciaires à L'Expression. Quant au procès de Abou Mossaâb Abdelwadoud, de son vrai nom Abdelmalek Droukdel, autre chef terroriste, il aura lieu demain. Sur la liste affichée au niveau de la cour d'Alger, il est également mentionné que Allalou H'mida, alias Hattab, est arrêté contrairement à Bellassel Mohammed, Boudehri Kamel et Masli Rachid qui sont en fuite. Pourquoi, alors, l'ex-émir du Gspc ne se présente-t-il pas devant le juge? A cette question, les avocats préfèrent ne pas se prononcer. L'affaire Hattab est toujours d'actualité. Reporté à trois reprises, son procès risque, une fois de plus, d'être renvoyé aux calendes grecques. N'est-ce pas que des chefs d'inculpation aussi lourds que la création et appartenance à une organisation terroriste, assassinat avec préméditation et utilisation d'explosifs sur les lieux publics n'ont pas vocation d'absolution, encore moins de circonstances atténuantes et doivent valoir à leurs auteurs la peine capitale. Et c'est là qu'est peut-être le noeud gordien d'une affaire soumise à une volonté politique difficile à traduire par un verdict strictement judiciaire capable de concilier la raison d'Etat et la raison d'être d'un tribunal criminel. Il y a quelque part ambiguïté dans cet «imbroglio.» Car de deux choses l'une, ou bien Hassan Hattab s'est repenti, auquel cas il bénéficie de l'application des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, et donc de l'extinction des poursuites, ou bien il est toujours ce chef terroriste au parcours sanguinaire qui doit répondre de ses crimes devant la justice. Unanimes, les magistrats ont estimé que les vraies raisons de ces reports itératifs peuvent être expliquées par la tournure politique qu'a pris l'ensemble de ces procès qui ont défrayé la chronique. «Hypermédiatisés, ils sont devenus des procès politiques», avait précisé une avocate sous couvert de l'anonymat. «La présence de Abderrezak El Para, à titre d'exemple, relancera de nouveau la polémique entamée lors de la dernière session ayant sanctionné le jugement des éléments appartenant au groupe de Hassan Hattab», avait-elle- appuyé. Paradoxalement à ces affaires d'ex- émirs, d'anciens cadres de la police seront bientôt devant le juge.