L'Organisation des pays exportateurs de pétrole a maintenu, samedi dernier au Caire, ses quotas de production inchangés à 27,3 millions de barils par jour, a indiqué le ministre algérien de l'Energie Chakib Khelil à l'issue d'une réunion “consultative” de l'organisation. C'était prévisible. L'Organisa-tion des pays exportateurs de pétrole a maintenu samedi dernier au Caire ses quotas de production inchangés à 27,3 millions de barils par jour. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a qualifié la réunion consultative de l'Opep de “réussie” affirmant que la décision adéquate de réduction de la production de pétrole sera prise lors de la réunion extraordinaire prévue le 17 décembre prochain à Oran. À l'issue de la réunion du Caire, M. Khelil, président en exercice de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, a indiqué que les ministres ont passé en revue la situation de l'économie mondiale et examiné ses retombées négatives sur la demande de pétrole, à la lumière de la décision de réduction d'environ deux millions de barils/jour prise par l'organisation. Les ministres ont noté avec inquiétude la détérioration continue de l'économie mondiale depuis le 24 octobre “et son impact sur la demande de pétrole, maintenant attendue bien plus faible qu'il y a un mois”. Le 1er trimestre de 2009 sera marqué par une baisse de la demande estimée à 200 000 barils/jour et à plus de 1,5 mbj au 2e trimestre. “Il va falloir, poursuit-il, prendre en considération cette baisse et toutes les données avant la réunion du 17 décembre prochain pour prendre la décision adéquate et stabiliser, ainsi, les prix”, a affirmé le ministre. Le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, Abdallah Al-Badri, a affirmé qu'il y avait dans l'Opep “un consensus général pour une action en faveur d'une baisse de production lors de la prochaine réunion de l'organisation en Algérie” et la réduction “pourrait être substantielle”. Le ministre a indiqué qu'elle sera sanctionnée par “des décisions importantes”. Certains membres rappellent que le meilleur prix conciliant producteurs et consommateurs est de 75 dollars le baril. “Si nous ne prenons pas nos dispositions, il y aura des retombées négatives à court terme en raison de la baisse de l'offre sur le marché et la hausse des prix dans les deux prochaines années”, a précisé le ministre de l'Energie. L'organisation avait chèrement payé, il y a dix ans, son manque de réactivité face à la crise asiatique. Elle avait réduit sa production trop tard et les prix étaient tombés sous les 10 dollars le baril. L'Opep veut à tout prix éviter que ce scénario se reproduise, alors que les prix du brut ont fondu de près de 70% depuis leur record de juillet, tombant sous 50 dollars la semaine dernière, au plus bas depuis près de quatre ans. L'Opep, qui produit 40% du pétrole mondial, est confrontée à un dilemme : ne pas resserrer son offre suffisamment entraînerait la formation d'un surplus sur le marché pétrolier et pousserait les prix encore plus à la baisse, la réduire trop serait contre-productif. M. Khelil estime que d'ici la réunion d'Oran, nous disposerons de données précises sur l'état de la demande pétrolière, ce qui permettra à l'Opep de prendre des décisions afin de maintenir l'équilibre entre l'offre et la demande pour les six mois à venir au moins. La décision, qui sera prise lors de la réunion d'Oran doit prendre en considération le niveau du stock actuel, a-t-il souligné estimant qu'il est nécessaire de le réduire ainsi que la différence entre l'offre et la demande. Le ministre de l'Energie et des Mines a également indiqué que les participants ont abordé la question du respect des engagements de réduction de la production des pays membres, précisant que ces “engagements ont été tenus”. M. Chakib Khelil a souligné que la question des quotas de réduction sera traitée lors de la réunion d'Oran au cours de laquelle un organe composé de l'Algérie, de l'Iran, du Nigeria et du Koweït se chargera d'examiner le marché pétrolier et le niveau du stock mondial qui, dit-il, est “très haut”, car il suffira pour une consommation de “56 jours”, alors que le niveau normal est estimé à “52 jours”, poursuit-il. Synthèse M. R.