L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), en conférence ministérielle, hier, à Lunda, capitale angolaise, a décidé de maintenir inchangés ses quotas de production. C'était prévisible, attendu. L'organisation juge «parfaits» les cours actuels du baril de pétrole. Et c'est pourquoi elle a pris une telle mesure. Le propos est du ministre de l'Energie et des Mines algérien, Chakib Khelil, cité par des agences de presse depuis Luanda. Le ministre a ajouté qu'il y a «un consensus» au sein de l'OPEP autour de la reconduction du niveau actuel de production fixé à 24,48 millions de barils par jour. Il faut dire que la question de la modification des quotas de l'organisation viennoise ne se posait même pas, le consensus dont a parlé Chakib Khelil étant acquis depuis quelques semaines, dans le sillage d'une reprise acceptable des cours du brut qui se situent autour de soixante-quinze dollars le baril aujourd'hui, un niveau dont s'accommode l'OPEP. Le secrétaire général de l'organisation, le libyen Abdallah el Badri, est du même avis. Il estime que les prix sont «très confortables, et qu'une hausse de la production de l'OPEP «n'est pas dans le radar», l'année prochaine. El Badri a par ailleurs demandé aux pays membres plus de rigueur dans le respect des quotas de production, parce qu'il est des pays qui surproduisent, dépassant largement le volume auquel ils devaient souscrire. Selon certaines données, en novembre dernier, les onze membres de l'OPEP soumis aux quotas (excluant l'Irak) ont pompé 26,6 mbj. Le secrétaire général de l'organisation a souhaité que ces quotas de production soient respectés à hauteur de 75%, alors qu'ils ne sont actuellement respectés qu'à environ 60%. L'Arabie saoudite est allée dans le même sens. Nous voulons «davantage», a déclaré le ministre saoudien du Pétrole Ali al Naimi. Gros producteur pétrolier et qui a de l'influence au sein de l'OPEP, l'Arabie saoudite se montre optimiste quant à l'évolution actuelle des marchés. Lors de la dernière réunion en date de l'OPAEP (pays arabes exportateurs de pétrole) tenue au Caire, le pays militait pour le maintien des quotas de production, jugeant les prix «parfaits». Reste à savoir si cette reprise va durer. L'OPEP ne compte pas en tout cas réaménager son volume de production, jusqu'à 2012. C'est ce qu'a déclaré, il y a quelques jours, Chakib Khelil. Les cours de l'or noir étaient en décembre 2008 à 32,40 dollars le baril. Le prix du baril a plus que doublé en quelques mois, dépassant même les 80 dollars en octobre, grâce, entre autres, à la décision de baisse prise par le 17 décembre 2008, en Algérie, et entrée en vigueur en janvier 2009, mesure qualifiée d'historique. Y. S.