Réputé à l'instar d'autres quartiers populaires de la ville comme étant un ancien fief de l'ex-FIS, Médioni s'est radicalisé depuis avec l'émergence d'une nouvelle génération de salafistes. “Il m'arrivait de l'apercevoir mais sans plus”, dira R. un ancien voisin des Belzrag. C'est que dans la rue du Général Mangin, actuellement Meberbech-Abdelkader, tout le monde se connaît ou presque, mais il est difficile de trouver quelqu'un qui vous affirme avoir connu Lahouari, le kamikaze de Batna. Médioni, quartier populaire par excellence, abrite quelque 6 000 âmes écrasées par la proximité de quartiers résidentiels et de quartiers populeux et populaires, à la fois. Haï El-Ghoualem, selon l'appellation officielle, a été, de tout temps, un quartier contestataire à l'ombre de son illustre voisin d'El-Hamri. Réputé, à l'instar d'autres quartiers populaires de la ville comme étant un ancien fief de l'ex-FIS, Médioni s'est radicalisé depuis avec l'émergence d'une nouvelle génération de salafistes. “Les Belzrag étaient des gens modestes, locataires d'un haouch et le père de famille ne travaillait pas, si je me souviens bien”, ajoutera R., visiblement gêné d'évoquer sa “proximité” avec celui qui a failli assassiner le président de la République en 2007. Dédales de vieilles bâtisses, côtoyant de récentes constructions cossues, le quartier continue de vivre en offrant deux visages aux Oranais. Son côté jardin contraste singulièrement avec les ruelles secondaires en mauvais état et les problèmes au quotidien de ses habitants. Administrativement, le quartier dépend du secteur urbain d'El-Hamri, entre les quartiers de Lyautey, Boulanger, Magnan, St-Hubert et M'dina J'dida. Lahouari, par de nombreux témoignages, passait presque inaperçu. Il se confondait avec l'ensemble d'une jeunesse désœuvrée que le chômage et la malvie ont conduit vers l'extrémisme religieux. Sans travail fixe, il était un habitué de Tahataha où il s'adonnait au commerce parallèle. “Personne ne pensait qu'un jour on entendrait parler de Lahouari, il fréquentait la mosquée de la Placette”, dira encore R., de plus en plus réticent à livrer d'autres confidences. Mais loin de la chronique judiciaire, Médioni continue de vivre la peur au ventre puisque son architecture vacille au gré des affaissements et des caprices du temps. L'actualité pour ces gens est la crainte de voir leurs toits s'écrouler sur leurs familles comme ce fut le cas pour El-Hamri, l'année dernière. Les Belzrag ont déménagé depuis, mais le vieux bâti est présent, s'amusent à dire les habitants de Médioni. S. O.