43,8% des personnes sondées connaissent plusieurs personnes dans leur entourage immédiat (famille, amis, voisins) qui ont quitté le pays grâce aux réseaux clandestins. ll Il ne se passe pas un jour sans que la presse nationale et internationale n'évoque des cas d'appréhension ou d'échec de réseaux de voyageurs clandestins ou encore le repêchage de harragas, vivants ou morts, au large des côtes. Selon le sondage d'opinion réalisé par Liberté, 98% des personnes interrogées déclarent avoir déjà entendu parler du phénomène de la harga ou l'émigration clandestine. Ce chiffre, on ne peut plus clair, témoigne de la forte propagation du fléau, à la limite d'une “pandémie sociale”, dans les milieux de la jeunesse algérienne. Un phénomène, par ailleurs, banalisé au vu de son traitement, souvent expéditif, que lui réservent les pouvoirs publics. Par ailleurs, la majorité des personnes interrogées considère la harga comme une aventure vu les dangers encourus. C'est ce que pensent 43% des jeunes interrogés. En revanche, pour 26,3%, il s'agit d'un acte suicidaire. Les aventuriers, eux, ont conscience des dangers d'une telle traversée et du risque majeur d'y laisser leur vie. En outre, 25,8% des personnes, à qui la même question avait été posée, trouve que la harga est “la seule solution” pour changer de vie, sortir de la misère. L'espoir d'une vie décente et stable est la première motivation pour ces jeunes prêts à braver tous les dangers pour quitter leur pays. L'enquête révèle également que 43,8% des sondés connaissent plusieurs personnes dans leur entourage immédiat (famille, amis, voisins) qui ont quitté le pays grâce aux réseaux clandestins, alors que 39,3% affirment connaître au moins une personne qui aurait rejoint clandestinement l'autre rive de la Méditerranée. Toutefois, 16,8% des personnes interrogées avouent ne pas connaître de pareils cas dans leur entourage. Sur un autre plan, l'enquête révèle que 28,5% des sondés confirment avoir plusieurs exemples de harragas qui auraient réussi leur vie sous d'autres cieux et qui seraient plus ou moins intégrés dans les pays d'accueil. 56,6% d'entre eux disent avoir au moins un exemple de personne partie clandestinement à l'étranger où elle a réussi sa vie et est même parvenue à se faire une bonne situation, contre seulement 14,9% qui disent n'avoir entendu parler de personne. Par ailleurs, 43,1% des sondés témoignent que, dans leur entourage, il existe plusieurs personnes qui veulent encore quitter l'Algérie clandestinement et rêvent de vivre ailleurs. Mieux, ils ne pensent qu'à ça à longueur de journée ! 37,9% de cette même population affirment avoir déjà entendu au moins une personne parler de vouloir devenir un harraga et partir de l'Algérie par voie illégale et même au péril de sa vie, contre seulement 19% des sondés qui soutiennent ne connaître aucune personne dans leur entourage qui projetterait de rejoindre l'Europe. DJAZIA SAFTA