En plus des harragas, des potentiels harragas, il y a aussi les harragas disparus. Il s'agirait de plusieurs centaines, selon plusieurs sources, et cette douloureuse situation a fait qu'un groupe est monté au créneau. Il s'agit du collectif des familles des harragas disparus dont les représentants, surtout Kamel Belabed et Boubekeur Sabouni, se démènent depuis plus d'une année dans l'espoir de trouver des traces de leur progéniture. “On ne va pas lâcher et on continuera jusqu'au bout, jusqu'au jour où on aura des réponses à notre quête”, nous dira Belabed dès qu'on a abordé avec lui le sujet. Il est sans nouvelles de son fils, depuis le 17 avril 2007, qui avait tenté une harga à partir des côtes annabies. L'espoir de le retrouver est toujours d'actualité comme il nous l'a affirmé : “J'y crois toujours. J'ai eu des échos comme quoi il serait peut-être emprisonné en France. D'autres jeunes harragas sont aussi signalés dans les prisons tunisiennes, mais personne ne veut nous aider. On est complètement abandonnés par les autorités du pays”. Il nous donne d'ailleurs un exemple qui, pour lui, justifie toutes les démarches qu'il fait et qu'il ne cessera pas de faire : “Je viens d'avoir la confirmation que la famille d'un jeune Oranais vient de retrouver sa trace après deux ans de recherche. Le jeune avait été capturé sur une barque par les Espagnols et ces derniers l'avaient livrés aux Marocains. Il est maintenant dans une prison à Casablanca.” S. K.