C'est M. Adib Mayaleh, président du G24, qui a annoncé lundi à Doha l'adoption de la proposition algérienne visant la création d'un comité de liaison entre le G24 et le G20. Il faut rappeler que c'est le ministre des AE, Mourad Medelci, qui avait, dès samedi, annoncé l'initiative, suivi le lendemain par son collègue des Finances, Karim Djoudi, qui, dimanche 30 novembre, en marge des travaux du deuxième jour de la conférence de Doha, avait développé la proposition de créer ce comité destiné “à représenter les pays émergents” au débat sur la crise économique mondiale, son évaluation ainsi que les réponses à y apporter, susceptibles d'en atténuer l'impact. Car, selon M. Djoudi, “l'impact de la crise mondiale se fait ressentir aussi bien sur les économies des pays émergents que sur celles des pays membres du G20. La crise touche l'ensemble des économies du monde, mais elle n'affecte pas de la même façon les économies du G20, qui en ressentent diversement l'impact, selon le ministre des Finances algérien”. “Chez les pays avancés, elle se résume essentiellement aux problèmes des matières premières et du financement extérieur de l'économie, alors que dans l'ensemble des pays émergents, l'approche est totalement différente.”M. Karim Djoudi a saisi l'opportunité de cette intervention pour souligner que “la crise financière mondiale affecte le système financier et se cristallise autour de la problématique du rôle des institutions financières internationales et de la place qu'occupent les pays émergents à l'intérieur de ces institutions”. Selon le ministre algérien des Finances, il faudrait absolument dégager un consensus pour une présence au débat des pays émergents et au moment de la présentation des recommandations concernant le financement et la gestion de l'économie. Toujours d'après Karim Djoudi, il semble que ni le FMI ni la BM ne s'opposeraient à la mise en place de profondes réformes du système des quotas et des droits de vote, afin d'améliorer la représentation des pays émergents. Selon le secrétaire d'Etat français à la Coopération, la conférence sur le financement du développement de l'ONU à Doha, “a été un grand succès collectif, ayant atteint un consensus sur tous les points abordés”. Il admet que les discussions ont buté un moment sur la question de la réorganisation des institutions multilatérales, comme le FMI et la BM, pour faire de la place aux grands pays émergents et à propos du suivi de la conférence de Doha. Ces deux questions opposaient l'UE, présidée par la France, le groupe des 77 et la Chine d'une part, et d'autre part, les Etats-Unis, le Canada, le Japon et la Nouvelle-Zélande. Finalement, le suivi a été confié au SG de l'ONU qui devra faire des propositions avant la fin mars 2009, pour une conférence de très haut niveau, au cours de laquelle les questions institutionnelles, comme le FMI et la BM. Cette conférence devrait se tenir avant le prochain sommet du G20, après celui du 15 novembre à Washington, prévu pour le 2 avril à Londres. Selon Oxfam International, une ONG qui lutte contre la faim dans le monde, les négociateurs “ont finalement réalisé le besoin d'une action urgente, pour aider à financer la lutte contre la pauvreté”, grâce à l'intervention de l'ONU. “Dieu merci, il semble qu'un échec total ait été évité”, a déclaré dimanche 30 novembre Ariane Arpa qui conduit la délégation Oxfam à la conférence de Doha, regrettant malgré tout la faiblesse du projet d'aide au développement, puisque le G8 n'a pas confirmé son engagement d'accroître à 130 milliards de dollars son soutien d'ici 2010. Djamel Zidane/agences