La mise en œuvre du plan de circulation de la capitale semble avancer lentement, mais sûrement, si l'on se réfère aux exposés présentés hier par les différents responsables du ministère des Transports. Rendre la circulation routière fluide en réduisant le flux de véhicules se rendant à Alger. C'est là l'objectif à terme du plan de circulation dans la capitale adopté par le ministère des Transports et dont l'état de la mise en œuvre a été examiné, hier au siège du département, sous la présidence du premier responsable du secteur, M. Amar Tou. “Améliorer l'offre et gérer la demande”, c'est ainsi que ce dernier a donné le ton quant aux buts que s'assigne la nouvelle vision tendant à soulager l'étouffante capitale des nombreux bouchons créés quotidiennement par le nombre de plus en plus important de véhicules qui y circulent. La philosophie du plan est basée sur un encouragement de l'utilisation des transports collectifs de masse. Les études menées ces dernières années ont mis en évidence des données effarantes. 305 000 véhicules, qui circulent quotidiennement à Alger, alors que les capacités du réseau routier ne peuvent en recevoir que 162 000. Ces capacités sont donc dépassées de pas moins de 143 000 véhicules qui accentuent la saturation du réseau, surtout que le nombre de véhicules en transit par la capitale atteint 75 000, selon les estimations des deux études réalisées à ce propos, à savoir celle effectuée par le bureau d'études Bétur et celle préparée par le canadien Dessau-Soprin. Les recommandations ont ensuite été prises en compte pour la mise en œuvre du nouveau plan de circulation de la capitale. Dans ce cadre, les grands chantiers engagés à Alger tendent tous à l'amélioration de la situation de la circulation routière et humaine de manière générale. C'est le cas pour le métro, le tramway, les chemins de fer… dont les chantiers ont atteint des taux d'avancement très appréciables, en sus des aménagements déjà entrepris ou envisagés sur les axes routiers et les carrefours. M. Tahar Messaoud-Nacer, sous-directeur au ministère des Transports, chargé de la circulation routière, a notamment cité, dans sa présentation, les projets de dédoublement des routes nationales 24, 36 et 11, de la 2e rocade d'Alger, de réalisation d'évitement pour certaines agglomérations qui s'ajoutent au chantier du métro, du tramway et la modernisation et électrification des voies ferrées. Il existe, par ailleurs, un projet de construction d'une gare multimodale à Bir-Mourad-Raïs qui est en phase d'étude. Selon M. Messaoud-Nacer, le plan en question prend également en charge la situation des carrefours de la capitale dont 5 seulement sont dotés de feux tricolores. Les travaux en cours tendent à installer des feux similaires dans une centaine d'intersections, le tout géré à distance par un centre de commande centralisé par le biais d'un système de régulation centralisé de la circulation. Un appel d'offres national et international a été lancé récemment afin de sélectionner l'entreprise réalisatrice. À ce propos, le ministre des Transports a rappelé le projet de mise en place d'un comité opérationnel du plan de circulation dans la capitale pour assurer, dit-il, “une veille permanente” dans la gestion de la circulation. Réduire la circulation dans la capitale sous-tend également que l'offre en termes d'aires de stationnement soit considérablement augmentée. Pour ce faire, l'orateur a annoncé la construction de 14 parkings à travers la capitale. L'apport de l'Etusa dans le transport de voyageurs dans la capitale a également été passé en revue hier. De la présentation faite par le directeur de l'entreprise, il ressort notamment que le problème des 45 bus non exploités pour le moment va bientôt trouver une solution grâce au redéploiement d'une partie des effectifs de l'administration vers le parc. Une mesure qui vise à optimiser l'exploitation des capacités du transporteur qui devrait assurer prochainement 8 nouvelles dessertes. Par ailleurs, d'autres exposés ont été faits hier sur l'état d'avancement des principaux chantiers du secteur dans la capitale. L'on retient notamment la mise en circulation symboliquement de la première rame de métro le 5 juillet prochain, alors que l'exploitation commerciale devrait intervenir quelques semaines plus tard, selon les assurances du ministre. Des extensions sont prévues et de nouvelles lignes doivent desservir d'autres agglomérations, comme Chéraga, Dély-Ibrahim, Draria à l'Ouest et El-Harrach et Aïn Naâdja à l'Est. Hamid Saïdani