Annoncé en grande pompe, le nouveau plan de circulation à Alger ne verra pas le jour de sitôt. La capitale continuera à suffoquer et les Algérois devront attendre deux ou trois ans si ce n'est plus pour voir les conditions de circulation s'améliorer s'il n'y a pas d'ajournement, sachant que le report est une tradition chez nous. Les embouteillages et les bouchons ont donc encore de beaux jours. Ce sera toujours le calvaire. A la lumière des exposés présentés hier par les représentants du ministère des Transports, il reste beaucoup à faire pour l'application de ce plan. Hormis les grands chantiers liés au transport urbain (tramway, métro…) dont la réception est prévue pour l'année prochaine, les autres projets n'avancent pas au rythme souhaité, au grand dam des citoyens. Certes, ces réalisations revêtent une grande importance et contribueront à fluidifier la circulation mais le problème persistera car d'autres solutions s'imposent, tels l'aménagement et la réhabilitation des axes routiers qui se détériorent à chaque pluie. Il est aussi scandaleux que la capitale soit dépourvue de feux tricolores. Alger n'en compte que 14 alors que leur nombre est beaucoup plus important dans les grandes métropoles du monde. On n'a pas besoin d'aller loin pour comparer. Dans les capitales de nos voisins maghrébins, le problème des feux de signalisation ne se pose pas. En somme, en matière de circulation, Alger est complètement déconnectée de qui se fait à l'échelle internationale alors que le trafic routier ne fait que s'intensifier puisque, chaque année, pas moins de 200 000 véhicules viennent s'ajouter au parc roulant. Un parc roulant dont la grande partie est obsolète. C'est là aussi que réside l'autre problème. L'obligation du contrôle technique des véhicules n'a pas changé grand-chose d'autant qu'il n'y a pas de suivi. L'improvisation et les solutions conjoncturelles ont de tout temps montré leurs limites. Il faut donc arrêter de faire dans le rafistolage et le bricolage. Pour cela, il serait nécessaire de bien gérer le plan promis qui ambitionne de rendre le trafic routier fluide. En attendant cette fluidité, les citoyens continueront à subir les désagréments de la circulation. Des désagréments dont les conséquences sont lourdes à différents niveaux. Les retards engendrés par la congestion de nos routes sont difficiles à quantifier en raison de leur importance. Des heures entières sautent du volume quotidien du travail. Combien sont-ils en effet les employés à arriver en retard à leur poste en perdant un temps énorme dans les bouchons et dans la recherche d'une place pour le stationnement ? Quel impact sur l'environnement ? Les problèmes causés par l'absence d'un plan de circulation efficace sont en effet multiples. Ils sont d'ordre économique, environnemental, sanitaire, soit une facture lourde à payer et par les citoyens et par l'Etat. S. I.