L'évolution des conditions climatiques à travers la wilaya d'El-Bayadh ne cesse de se détériorer depuis plus d'un mois. Et pour preuve, depuis les inondations de la fin du mois d'octobre dernier ayant touché la plupart des communes de la wilaya, jamais le thermomètre n'a affiché plus de 10 degrés le jour pour descendre à moins zéro la nuit et les matinées. Cette fois-ci, et depuis une semaine, la neige a couvert les monts qui entourent la ville d'El-Bayadh tout en s'étendant à d'autres régions de la wilaya. Mais depuis avant-hier, la ville est complètement engloutie sous la neige, atteignant dans quelques coins les 30 centimètres et générant des baisses de température à moins deux degrés. Ces données, que nous avons pu obtenir auprès des services de Météo Algérie à El-Bayadh, renseignent sur l'ampleur du froid glacial qui s'intensifie sur la région, notamment en ce début du mois de décembre, connu pour l'apparition du verglas. D'ailleurs, plusieurs routes menant vers la ville, en provenance d'autres communes, sont devenues dangereuses et parfois inaccessibles. En effet, pour les journées d'avant-hier et hier, plusieurs accidents de la circulation ont été enregistrés à l'entrée nord-est d'El-Bayadh sans causer, heureusement, de victimes si ce n'est des dégâts matériels importants. On parle, selon certaines sources, de pas moins d'une vingtaine d'accidents. Et pour éviter d'autres accidents, les services de la gendarmerie ont été forcés de rompre la circulation dans la nuit d'avant-hier, notamment vers Aflou. Pour cela, les hôtels et les hammams de la ville ont été pris d'assaut. D'ailleurs, plusieurs voyageurs ont passé la nuit dans des bus et des camions. Jusqu'à hier matin, aucune sortie de la ville n'a été fonctionnelle du fait du verglas qui a rendu la circulation impossible. Selon toujours les services de Météo Algérie, ce temps persistera jusqu'à demain pour laisser place à quelques éclaircies qui auront tendance à disparaître quelques heures après. Par ailleurs, ce temps, auquel la population a pris l'habitude, risque cette fois d'avoir des retombées tragiques sur les populations nomades, éleveurs pour leur majorité, lesquelles ont toujours payé cher en matière de perte de cheptel, comme cela a été le cas l'an dernier. Ce sont ces dernières qui occupent la priorité des responsables de la wilaya qui ont alerté, par conséquent, les citoyens à plus de vigilance et à un suivi rigoureux de la part des services de Sonelgaz et de Naftal, qui sont appelés à mettre à la disposition des populations du gaz butane et à la surveillance des lignes électriques, connues pour leur fragilité dans ces circonstances. Cependant, même si la chose paraît gérable, il n'en demeure pas moins que plusieurs localités de la wilaya risquent d'être isolées, notamment celles se trouvant dans les communes de Labiodh Sidi Cheikh et de Bnoud, déjà classées sinistrées lors des dernières inondations pour cause de routes coupées après que des ponts les reliant eurent cédé sous les crues. D'ailleurs, jusqu'à aujourd'hui, ces accès demeurent un énorme danger pour les passagers qui risquent d'être pris en sandwich à tout moment, d'autant plus que les déviations de fortune créées à cet effet passent sur les lits des oueds. C'est à ce titre que la vigilance à laquelle ont appelé les responsables de la wilaya est significative, surtout lorsqu'on se rappelle que le wali, lui-même, a été contraint de passer des jours et des nuits à Labiodh Sidi Cheikh lors des inondations d'octobre dernier, faute d'accès durant plusieurs jours. Ahmed Moussa