De récentes révélations viennent de mettre fin à une énigme qui a duré 51 ans. Il s'agit du lieu où sont enterrés, pour ne pas dire jetés, les corps des deux chahids Haddad Tayeb et Hadefi Amar, considérés comme étant parmi les chefs locaux de l'ALN. Les deux chefs révolutionnaires de la région de Tezbent, qui dépendait de la Wilaya I des Aurès-Nemmamchas, ont été capturés au début de1957 par les forces de l'occupant français au lieu dit Henchir ouled Saâd. Torturés jusqu'à la mort par des soldats français, ils seront jetés dans l'une des des grottes qui dataient de l'époque romaine pour être enterrés sous les décombres et la pierraille romaine. La source qui vient de révéler le lieu de localisation de ces deux cadavres, un proche des deux chahids, a donné quelques éléments d'explication sur le silence qui a duré la moitié de tout un siècle. Selon elle, “personne n'osait se rapprocher de ce lieu qu'on disait piégé par l'occupant qui a placé plusieurs mines afin d'empêcher les familles des deux victimes de récupérer les corps dans le but d'éviter d'en faire des héros et de célébrer leurs obsèques pour ne pas constituer des moments de propagande pour la cause nationale”. Rappelons que le hameau de Tazbent, qui relève de la daïra de Bir Mokadem et distant de 30 km à l'ouest du chef-lieu de la wilaya, souffre toujours de l'enclavement. Il fut durant la guerre de libération une de ces citadelles témoins des sacrifices de ces héros qui ont sacrifié leur vie pour la libération de la nation du joug colonial. Tazbent, ce douar berbère, compte le plus grand nombre de martyrs de la révolution dans la wilaya de Tébessa. Les familles des deux chahids et tout l'arch des Ouled Ounallah, qui appartiennent à la tribu des Nemmamchas, sollicitent les autorités concernées pour les aider à déterrer les corps des deux chouhada et de les inhumer tel qu'il se doit. H. Maâlem