Karim Tabbou, premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), multiplie ses sorties afin de restructurer les sections de son parti. Dans cet ordre d'idées, il a animé avant-hier une conférence-débat au sein de la salle omnisports de Tizi-Gheniff, à cinquante kilomètres au sud de Tizi-Ouzou. Cette autre sortie vient après celles qu'il a animées à Draâ El-Mizan et aux Ouadhias. L'objectif de ces rencontres, dira-t-il, est de resserrer les rangs au sein du FFS. “Les secrétaires généraux des sections doivent se rapprocher des citoyens afin de prendre leurs doléances”, martèlera-t-il devant l'assistance. Durant toute sa longue intervention, l'orateur a décortiqué tous les sujets qui animent la vie économique, sociale et politique du pays. Abordant ce dernier volet, le conférencier n'a pas hésité à mettre en cause les responsables politiques qui ne font rien pour que le citoyen ou le militant s'implique dans la chose politique. “C'est un désert politique”, regrettera-t-il. Et d'expliquer : “Il faudra redéfinir l'acte politique qui n'est qu'une somme de valeurs et de règles du jeu à respecter”. Dans ce contexte, le premier secrétaire du FFS dit que le système a créé une grande salle d'attente où les citoyens sont tous des candidats à quelque chose. Abordant le volet économique, il le qualifie de marasme où le citoyen n'arrive pas à satisfaire ses besoins les plus élémentaires en dépit de l'embellie financière. Pour faire une jonction avec ce qu'il vient d'avancer, l'animateur de la conférence n'est pas allé par quatre chemins pour fustiger les députés qui se sont permis l'adoption de leurs salaires faramineux en contrepartie d'avaliser les amendements de la Constitution. Comme à l'accoutumée, M. Tabbou n'a pas oublié de rappeler le slogan cher au FFS, à savoir “ni Etat policier, ni Etat intégriste”. À ce propos, il explique que tout est vérifié après dix-sept ans. “Aujourd'hui, le pays est transformé en une grande caserne. Toutes les entreprises florissantes qui ont fait la joie des Algériens sont devenues des casernes”, estimera-t-il. L'orateur voit que tous les champs médiatique et politique sont verrouillés. En dernier lieu, puisqu'il s'agit de la restructuration des structures du parti, M. Tabbou exhorte les militants de son parti à ne pas laisser le parti tomber entre les mains d'une poignée de quelques gens. “Nous sommes un parti d'opposition et ceux qui veulent leurs intérêts personnels n'ont qu'à choisir d'autres chemins”, clarifiera-t-il. Avant d'ouvrir le débat où les militants ont soulevé les problèmes au sein de leur structure, les vieux militants du FFS de 1963 ont été décorés. O. GhilÈs