Le taux de piratage dans la région Afrique du Nord-Moyen - Orient varie de 60% en Jordanie à 88% en Libye. La moyenne mondiale est de 38%. Le taux de piratage des logiciels a atteint 84% en Algérie, générant des pertes aux éditeurs de logiciels s'élevant à 86 millions de dollars. C'est ce qu'a annoncé, M. Aly Harakeh, spécialiste Microsoft en droit de la propriété intellectuelle pour la région Afrique du Nord, Moyen-Orient et Pakistan dans un entretien accordé au site spécialisé mobilealgerie.com. Ce responsable a déclaré : “Le taux de piratage dans la région Afrique du Nord-Moyen-Orient varie de 60% en Jordanie à 88% en Libye. La moyenne mondiale est de 38%”. Et d'ajouter : “Plusieurs facteurs entrent en considération dans le fléau de la prolifération de logiciels piratés dans les pays émergents et le prix n'est pas le facteur le plus important”. Il y a notamment le manque de sensibilisation autour de l'impact social, culturel et économique des droits de la propriété intellectuelle auprès des régisseurs de loi, institutions économiques, de formation et de l'opinion publique qui mène au piratage, dira-t-il. Les économies émergentes à travers le monde réalisent de plus en plus l'importance des droits d'auteurs et de la propriété intellectuelle ainsi que leur contribution à la prospérité socio-économique d'un pays et leur rôle dans la préservation du patrimoine culturel, affirme-t-il. Selon ce responsable, le respect des droits des inventeurs, auteurs et créateurs ont mené à des croissances économiques significatives et à une réduction notoire des taux de piratage et ont, par ailleurs, contribué à l'encouragement des investissements et à la création d'emplois. Le piratage a des effets préjudiciables dans son ensemble. D'autres éditeurs de logiciels en souffrent également. Lors d'une visite récente du marché algérien, “j'ai eu l'occasion de constater que les produits Microsoft étaient piratés au même titre que des produits Adobe, Autodesk, Symantec”, confie-t-il. La firme Microsoft travaille, selon lui, avec les autorités locales afin d'entreprendre les actions face à ces infractions. Selon la Business Software Alliance (BSA), le taux de piratage de logiciels de 84% en Algérie — incluant toute l'industrie du logiciel et non Microsoft uniquement — cause aux éditeurs de logiciels des pertes estimées à 86 millions de dollars. Microsoft met l'accent principalement sur la sensibilisation des consommateurs et des revendeurs de logiciels Microsoft, notamment quant aux méfaits et dangers inhérents aux logiciels contrefaits afin de les amener à mieux se protéger contre ces risques, explique-t-il. Les sites web Microsoft tels que www.howtotell.com fournissent des informations détaillées et des exemples des logiciels contrefaits. Microsoft continue, également, à investir dans les technologies anti-contrefaçon et met à disposition des solutions qui protègent la propriété intellectuelle et alertent le consommateur lors de la présence sur leurs installations de logiciels contrefaits. Ceci inclut également des mises à jour de programmes tels que Windows Genuine Advantage. Microsoft soutient activement le gouvernement ainsi que les agences de protection de la propriété intellectuelle dans les actions menées face aux logiciels contrefaits. Cette année, des milliers de rapports relatant des faits de contrefaçon ont été complétés par des consommateurs sur le site Microsoft Windows Genuine Advantage ainsi que par e-mail à l'adresse [email protected]. Ces rapports ont directement contribué, selon lui, à de nombreuses actions pour combattre le piratage de logiciels à travers le monde. L'Algérie est partie prenante de ce programme. Microsoft a toujours considéré l'Algérie comme étant un marché au grand potentiel. La compagnie investit en ressources afin de répondre aux demandes de l'Algérie, émanant des institutions publiques, des petites et moyennes entreprises et du secteur académique. Le premier responsable de Microsoft dans la région Afrique du Nord-Moyen-Orient a souligné que “nous avons plusieurs projets en cours et Microsoft étendra ses activités dans le temps”, en indiquant dans la foulée que “Microsoft a adopté l'approche dont nous parlions en début d'entretien, et qui se cristallise en la sensibilisation, l'engineering et l'application”. Il a estimé, par ailleurs, que “les entreprises algériennes sont très au fait des dernières avancées technologiques en matière d'informatique”. Ces entreprises ont également des besoins croissants du fait de la dynamique des marchés et la croissance du pays. Les équipements des entreprises sont très variables, et les besoins des entreprises algériennes le sont également, précise-t-il. C'est ainsi que nous percevons des demandes croissantes en termes de développement et Business intelligence, solutions financières, ajoute-t-il. Microsoft travaille, actuellement, en proximité avec les secteurs privé et public algériens et accorde une grande importance au secteur académique où elle travaille en collaboration avec différentes universités algériennes, rappelle-t-il. En mettant l'accent sur la protection des droits de la propriété intellectuelle, l'Algérie peut créer encore davantage de richesses et installer un écosystème légal favorable au bénéfice des développeurs et créateurs de logiciels. F. M.