Les pertes annuelles sont estimées à plus de 50 millions de dollars. Le taux de piratage informatique en Algérie est estimé, a affirmé M. Robert Holleyman, P-DG de Business Software Alliance (BSA), à 83% en 2004. Ce taux a enregistré, selon M. Robert Holleyman, une baisse d'un point par rapport à l'année 2003 ; le piratage touche 84% des logiciels informatiques commercialisés sur le marché algérien. Intervenant, hier, lors de la présentation des résultats de l'étude mondiale sur le piratage, M. Holleyman a souligné que “l'Algérie a connu une légère baisse de son taux de piratage en 2004, et elle est bien placée pour bénéficier de toute baisse du niveau de piratage qui permettrait d'accélérer encore plus la croissance du secteur des TIC”. Il a déclaré que “le secteur informatique, et plus particulièrement l'industrie du logiciel, est un puissant moteur de progrès à travers le monde, et l'Algérie peut bénéficier, aujourd'hui, pleinement de l'impact économique que le secteur informatique pourrait lui apporter en continuant sur la voie de la protection de la valeur de la propriété intellectuelle en termes d'information et d'application de la loi”. L'étude de BSA a révélé que “les pertes occasionnées par le piratage informatique sont estimées à 58,6 millions de dollars en 2003 avec un taux de piratage de 84% pour l'Algérie, contre 57,1 millions de dollars avec un taux de 73% pour le Maroc”. Il a indiqué aussi que “la société BSA réalisera prochainement une étude spécifique sur le piratage en Algérie”. Pour M. Hakim Taousar, directeur général de l'Office national des droits d'auteur (Onda), “le taux élevé du piratage en Algérie n'est pas volontaire et s'explique essentiellement par une méconnaissance de la loi sur la protection des logiciels informatiques”, tout en affirmant dans la foulée que “l'étude sur le piratage est basée sur le nombre de licences commercialisées et celui de PC en circulation sur le marché algérien”. Et d'ajouter : “Il y aura certainement une baisse significative du taux de piratage informatique en 2005 après le durcissement du dispositif réglementaire et législatif sur la protection de la propriété intellectuelle.” Ce dispositif est conforme, selon M. Taousar, aux accords de l'OMC sur la protection de la propriété intellectuelle. Il a précisé, par ailleurs, que “l'Onda engagera une étude sur le marché informatique en collaboration avec le Centre algérien de contrôle de la qualité au courant de l'année 2006”. Il a expliqué que “l'assainissement du marché local est mené, actuellement, en collaboration avec le ministère du Commerce afin d'éradiquer les produits illicites”. Les rédacteurs de cette étude ont relevé que “si le taux de piratage informatique actuellement de 58% est réduit de 10 points, le secteur des nouvelles technologies de l'information pourrait atteindre 27,5 milliards de dollars d'ici 2009, créant 13 000 nouveaux emplois dans la région Moyen-Orient et Afrique”. Le taux de piratage atteindra, selon Mlle Nadia Benbahtane, porte-parole de BSA pour l'Afrique du Nord, 48%, il enchérirait de 5,4 milliards de dollars tous les secteurs économiques et génèrerait 669 milliards de dollars supplémentaires en termes de recettes fiscales d'ici 2009. Le taux mondial du piratage est passé, selon Mlle Benbahtane, de 36% en 2003 à 35% en 2004. Il y a lieu de noter que Business Software Alliance est une association mondialement reconnue, dédiée à la promotion d'un monde numérique légal et sûr. Elle regroupe les principaux éditeurs mondiaux de logiciels dont Apple, Adobe, Intel et Microsoft. Faïçal Medjahed