Richard Falk, un expert des Nations unies sur les droits de l'homme dans les territoires palestiniens, a qualifié la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens de “crime contre l'humanité”. Dénonçant le “siège maintenu dans toute sa sauvagerie par Israël contre Gaza, qui laisse à peine passer de la nourriture et du carburant en quantité suffisante pour éviter une famine massive et les maladies”, l'expert onusien sur les droits de l'homme dans les territoires palestiniens, Richard Falk, a appelé mardi l'Organisation des Nations unies à “mettre en œuvre la norme reconnue de ‘la responsabilité de protéger' une population civile qui est punie collectivement par des politiques qui s'assimilent à un crime contre l'humanité”. Poursuivant sa plaidoirie, le haut fonctionnaire de l'ONU a ajouté : “Dans le même sens, il semble que c'est le mandat de la Cour pénale internationale d'enquêter sur la situation, et de déterminer si les dirigeants politiques israéliens et les chefs militaires responsables du siège de Gaza doivent être inculpés et poursuivis pour violations du droit pénal international.” Selon lui, Israël est la cible d'un “flot de critiques de la part de responsables de l'ONU, d'ordinaire prudents, sans précédent depuis l'époque de l'apartheid en Afrique du Sud”. Par ailleurs, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté, mardi, un rapport sur la situation en Israël qui accuse les autorités israéliennes d'infliger des “tortures physiques et mentales” à des détenus arabes. Le document adopté appelle Israël à mettre “fin aux tortures physiques et mentales” et à “toutes les formes de traitement ou de punition cruelles, inhumaines et dégradantes”. En dépit du fait que les Occidentaux aient jugé le rapport très critique sur la situation dans les territoires palestiniens, et sur le blocus de la bande de Gaza en particulier, il a toutefois été jugé “trop favorable à Israël” par les groupes arabe et non-aligné au sein du Conseil, qui n'ont pas approuvé le chapitre saluant la coopération du gouvernement israélien dans le cadre de l'examen périodique universel (EPU). Le Conseil a également demandé à Israël de reconnaître la compétence du Comité anti-torture de l'ONU (CAT) et à incorporer “aussi vite que possible” dans sa législation les éléments de cette même Convention contre la torture, et à ratifier le Protocole additionnel de la Convention internationale contre la torture. Pour rappel, Israël a renforcé le 5 novembre le blocus imposé à Gaza depuis la prise de pouvoir par le mouvement Hamas en juin 2007, en fermant tous les points de passage du territoire. Ce n'est que mardi qu'Israël a autorisé le transfert de denrées alimentaires et de carburants à la bande de Gaza, où les journalistes étrangers ont de nouveau été autorisés à pénétrer. Régissant aux accusations de l'expert des Nations unies, l'Etat hébreu les a rejetés en bloc hier. Enfin, il y a lieu de signaler qu'une réunion ministérielle du Quartette pour le Proche-Orient aura lieu le 15 décembre au siège des Nations unies à New York. L'annonce a été faite mardi par la porte-parole de l'ONU, Michèle Montas. Les ministres des Affaires étrangères du Quartette, composé des Etats-Unis, de LA Russie, de l'ONU, et de l'Union européenne, “se réuniront le 15 décembre au siège des Nations Unies”, a-t-elle déclaré lors d'un point de presse. Merzak T.