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La catastrophe n'est pas naturelle
Publié dans Liberté le 10 - 06 - 2003

Il est tout de même ardu de rejaillir d'un naufrage où l'on a laissé une partie de soi, tout en essayant d'épargner au lecteur ses sentiments altérés par l'épreuve. Pourtant, les attentions innombrables m'ont aidé à vivre la détresse de la perte d'un proche trop proche pour partir sans laisser d'insupportables vides.
En plus des témoignages des multiples messages de sympathie qui me sont parvenus, je devinais que beaucoup m'ont soutenu en silence, parce que matériellement empêchés de me contacter ou retenus par leur pudeur.
Le malheur, quand il survient à une telle échelle, a ceci de beau qu'il rapproche les hommes et révèle l'humanité résiduelle qui subsiste, y compris dans les sociétés les plus perverties, comme la nôtre. La vie, dans ce qu'elle a de plus noble et de plus misérable, reprend vite le dessus : en pleine tragédie et comme pour abréger l'intermède de spontanéité, nous n'avons pas tardé, au fil des heures, au fil des jours, à retrouver nos ataviques égoïsmes ; de la manipulation de l'intensité du séisme au détournement politique de la sympathie internationale, en passant par les inénarrables mises en scène télévisées des visites de parade et des émissions visant à disculper les politiques, les cyniques procédés tiers-mondistes n'ont pas manqué d'écœurer. Le splendide et instantané élan de solidarité populaire lui-même fut, par la suite, gâché par la fringale de certains sinistrés, qui trouvèrent dans leur propre infortune l'occasion d'entasser tout ce qui pouvait échouer à leurs pieds.
Les hyènes en savates ne tardèrent pas à venir arpenter en meutes les monticules de gravats qui ensevelissaient des cadavres encore introuvables, pour y semer leur idéologie qui, décidément, prolifère par le sang et la peur et pour le sang et la peur. Le malheur recommencé a poussé une partie de plus en plus grande de la société vers la morbide vocation de croque-mort. La lâcheté a fait le reste pour que la culture de l'oraison bigote s'étende dans tous les sens dans le corps social et institutionnel.
Mais, de Boumerdès et d'alentour, je préfère retenir l'image d'un peuple “superbe de chagrin” et de cette dignité révélée par l'effort d'entraide et de survie d'individus pourtant frappés de plein fouet. Zemmouri, que le cataclysme a engloutie quelque cent trente ans après la création de Courbet, ainsi nommée en 1872, je ne sais si c'est en hommage à l'amiral ou au peintre du même nom, c'est aussi un peu de moi que j'enterre déjà. Avec l'anéantissement de ce qui restait du village colonial, disparaissent les traces d'une enfance de fin de guerre : ensevelies les empreintes de l'institutrice de l'école à deux classes de la place, la nostalgie du complexe cinéma — mairie — poste, la terreur du garde champêtre génialement et unanimement désigné du nom de “Dégage !”.
Les catastrophes, fussent-elles naturelles, ont, en plus des macabres bilans, le dérisoire effet de révéler la grandeur d'âme des hommes, en particulier des hommes d'Etat. Le 21 mai n'a provoqué qu'une mesquine procession de “candidats” qui “se poussent du coude pour être le plus triste”. Et le plus innocent.
Ils savent, en effet, que le séisme est naturel, pas la catastrophe.
M. H.


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