Comparés à celui d'autres pays avancés, le marché algérien des technologies de l'information est en retard de plusieurs années, pour diverses raisons, dont la principale est le monopole public en vigueur durant de longues années, puis l'assèchement des ressources financières publiques, durant la double décennie 1980-1990, sans qu'il y ait d'alternative au financement étatique par d'autres ressources d'origine privée ou étrangère, par exemple. Les pouvoirs publics ont finalement constaté le retard cumulé qui frise la fracture numérique, et souhaitent le combler depuis quelques années en réalisant des efforts considérables du point de vue financement, pour éviter à l'Algérie d'être encore plus distancée. De nombreuses entreprises privées se sont lancées dans le montage, l'assemblage et la vente de matériel informatique. D'autres petites entreprises développent des logiciels, et des écoles de formations fleurissent un peu partout, destinées à mettre les rudiments de l'informatique à la portée du plus grand nombre. Les taxes douanières continuent d'être relativement lourdes et retardent le plein développement du secteur qui reste plutôt cantonné dans un aspect commercial. À peine 200 000 PC sont vendus chaque année en Algérie, ce qui rend le taux de pénétration de l'informatique dans les ménages ridiculement bas, soit 1,06%. Diverses raisons empêchent le développement de l'informatique, dont la moindre n'est pas le coût d'un PC qui revient à près de quatre mois de salaire, environ, sans compter les 8% de taux d'intérêt appliqués par les banques en cas de prêt. Afin de remédier à cette situation, une expérience a été tentée par le ministère des Postes et des TIC avec le lancement, en 2005, de l'opération Ousratic, destinée à doter chaque ménage d'un ordinateur, soit environ 5 millions de PC. Dans le même ordre d'idées, les pouvoirs publics souhaitent doter ces ménages de la connexion Internet à fin 2010. Le tout grâce à des crédits bancaires accordés sans apport initial aux ménages et remboursables sur des périodes de12 mois à 3 années. Les entreprises et les administrations demeurent sous-équipées de ce point de vue, même si l'arrivée de nouveaux dirigeants plus jeunes tend à changer la donne. Le marché est encore largement perfectible car la plupart des PME sont faiblement équipées en matériel informatique. L'administration algérienne a commencé à s'équiper sérieusement en 2006, en réseau intranet, principalement, sous l'impulsion du projet de “egouvernement”. De nombreuses administrations publiques commencent à ouvrir des sites d'information sur la Toile, même s'ils sont rafraîchis de manière irrégulière. Internet Les pouvoirs publics souhaitent généraliser Internet haut débit, afin de mener le pays vers la société de l'information. Pour ce faire, on a expérimenté plusieurs formules dont le FTTH (Fibre to the Home) dans un quartier d'Alger, alors que de son côté, l'Eepad a pu couvrir l'ensemble de l'agglomération annabie de bornes Wifi, projetant la ville de Annaba au 114e rang mondial des villes connectées à Internet sans fil. Smart Link Communication (SLC) a introduit en Algérie la technologie du Wimax, une boucle locale radio permettant de se connecter à Internet sans fil. Cette technologie vise les PME, les entreprises publiques et les administrations. Les pouvoirs publics visent les 6 millions d'abonnés ADSL, vers 2013. D. Z. (Source : fiche de synthèse élaborée par la Mission économique de l'ambassade de France à Alger.)