L'ensemble des richesses créées doit être distribué aux employés pour satisfaire leurs besoins sociaux ; tel est l'appel lancé lors de la quatrième conférence des activités sociales des travailleurs de l'énergie. Sonelgaz est le seul groupe en Algérie qui a confié la gestion des activités sociales à une société civile. Celle-ci est composée “d'associés qui ne sont autres que les sociétés du groupe. Nous avons décidé de l'unicité des activités sociales au sein du groupe qui compte aujourd'hui 29 sociétés et qui dès début 2009 passeront à 32”. M. Noureddine Boutarfa, P-DG de Sonelgaz, affirme que la composition des organes de gestion de cette société est fondée sur un paritarisme qui n'est pas en usage dans beaucoup d'autres entreprises. Pour lui, le patrimoine des activités sociales est la propriété de cette société civile. M. Boutarfa évoque une “convergence totale” avec les représentants des travailleurs, notamment sur les priorités qui sont données dans le cadre des activités sociales, à savoir la santé, l'action sociale, l'enfance, les loisirs, la culture et le sport. “L'essentiel des ressources financières y est consacré”, affirme-t-il. Le P-DG reconnaît toutefois l'échec dans les actions liées à la promotion immobilière. L'accès à un logement pour les travailleurs de Sonelgaz reste encore difficile. Des efforts seront néanmoins fournis pour imaginer des solutions et proposer des formules aux partenaires sociaux. “Notre principale divergence est relative à la restauration du personnel pour laquelle nous avons estimé que les conditions ne sont pas réunies afin que les œuvres sociales puissent s'engager durablement et en toute équité à un tel service”, souligne M. Boutarfa, au cours de la 5e conférence internationale des activités sociales des travailleurs de l'énergie organisée hier à Alger. Cette édition vient suite à celle tenue à Athènes (Grèce) le 26 février 2006, où il a été soulevé les problèmes rencontrés par les millions d'employés du secteur de l'énergie, surtout ceux ayant trait aux privatisations, aux réorganisations qui n'apportent que suppression d'emplois, précarité, réduction des rémunérations et pensions de retraite et recul des droits sociaux. Il est clairement reconnu que l'énergie est une source de création de richesses dont la répartition est totalement déséquilibrée. “L'ensemble des richesses créées doit être distribué aux travailleurs pour satisfaire leurs besoins sociaux”, est-il mentionné dans l'appel qui a sanctionné les travaux de la 4e conférence. Pour la rencontre d'hier, les organisateurs ont dégagé trois ateliers. Le premier concerne le développement des activités sociales dans la culture de la paix. Il a été question de laisser la gestion de ses activités aux travailleurs afin de garantir une autonomie nécessaire pour la réalisation des programmes multiculturels. “Au contraire, si les activités sociales revenaient à la disposition ou sous le contrôle des entreprises, on retrouverait un paternalisme d'entreprise inconciliable avec la modernité, l'évolution culturelle, le besoin de tolérance et d'intégrité”, précise-t-on. Le deuxième, second atelier traite des nouvelles perspectives à tracer dans le cadre des activités sociales émancipatrices et solidaires. La mondialisation et ses conséquences néfastes à travers une concurrence économique internationale exacerbée a été le sujet abordé. Les initiateurs de cet atelier mettent l'accent sur la précarité du salariat qui tend à se généraliser dans le monde, engendrant insécurité sociale et émeutes de la faim dans nombre de pays. Le troisième atelier s'intéresse à l'organisation et au financement des activités sociales. “Le démantèlement du service public a eu un impact négatif auprès de la population avec l'augmentation des tarifs et la diminution de la qualité de service pendant que les salariés subissent des pressions sur leurs droits acquis et leurs conditions de travail”, constatent les délégués du Fonds des œuvres sociales (FOSC) d'Algérie et ceux d'Esvi du Québec, animateurs de cet atelier. Ainsi, les activités sociales sont, selon ces délégués, confrontées aux conséquences des mesures dictées par la “rentabilité économique” marquées par des restrictions budgétaires, voire une remise en cause. Devant une telle situation, ils estiment que seules la revendication et la mobilisation constituent un moyen privilégié de lutte des travailleurs car les entreprises n'ont pratiquement jamais amélioré les conditions de travail de leur seule initiative. Badreddine KHRiS