Une journée d'information et de sensibilisation sur la protection des archives des catastrophes naturelles et humaines s'est déroulée, hier, au siège des archives nationales, à Alger. Selon le directeur de l'institution, la préservation des documents est une obligation nationale, et ce, pour que les générations futures puissent avoir un maximum d'écrits. Ce qui est arrivé à Ghardaïa montre l'état dans lequel les archives sont conservées. “La préservation des archives est une obligation. Prendre soin de nos écrits permettrait aux générations futures de recevoir un héritage culturel en bon état. Les intempéries qui ont frappé certaines wilayas du pays, et surtout cellesde Ghardaïa et Béchar, nous ont donné une vision exacte sur la situation de préservation des archives dans notre pays”, a déclaré Abdelmadjid Chikhi. Il a tenu à préciser en marge de la rencontre que “la catastrophe qui a frappé Ghardaïa n'était pas le déclic pour la mise en place du programme, mais ce qui s'était déroulé a conforté et ajouté de l'eau à notre moulin concernant la mise en place d'un arsenal de prévention et de sensibilisation”. Pour ce qui est de la situation des archives à Ghardaïa, M. Brahim Krizou, directeur de la section des archives de la wilaya, a pour sa part affirmé que si des documents ont été perdus cela est dû au non-respect des normes de construction et de conservation. “La construction de bâtiments administratifs ou des logements dans les lits des oueds et à des endroits à bas niveau, et le non-respect des normes de préservation ont fait que certaines institutions ont perdu la totalité de leurs documents. Cette perte est fatale car la restauration de ces manuscrits est impossible”, regrette-t-il. Concernant Béchar, M. Abouche Mohamed, archiviste, a révélé que les mauvaises conditions de préservation des archives et le non-respect des normes de construction sont les premières raisons de la déperdition de ces dernières. De son côté, M. Teklale a fait remarquer qu'après la catastrophe qui a frappé Ghardaïa, il a été constaté que les établissements qui conservent leur documentation dans les sous-sols ont perdu l'intégralité des écrits, mais celles mises en hauteur ont pu être sauvées. Anne Lama, experte française dans la gestion des risques des archives, a soutenu qu'“un plan de prévention est un travail qui doit se faire en amont. Le plan que nous avons élaboré dans le cadre de la prévention a pour objectif de savoir comment se comporter avec des manuscrits en temps de catastrophe”. Sur un autre volet, le DG des Archives nationales a signé une circulaire pour mettre en place un réseau national des archives laquelle circulaire est distribuée au niveau de différentes administrations afin de les inciter, les responsabiliser et les amener à mettre en place des mesures de prévention. Cette correspondance comporte aussi des consignes pour mieux conserver les documents. Pour M. Chikhi, ce séminaire constitue une plate-forme en prévision de la réunion arabe annuelle sur la question de la préservation des archives qui se tiendra de 26 au 28 décembre à Oran. Et ce, pour une meilleure intervention en temps de catastrophe pour protéger et sauvegarder les écrits. DJAZIA SAFTA