Comment préserver les archives des catastrophes naturelles qui sont de plus en plus fréquentes dans nos villes et villages ? La question mérite bien d'être posée. D'autant plus que des documents précieux sont souvent en jeu. Le Centre des archives nationales veut visiblement se pencher sur le sujet. Pour l'heure, on privilégie la prévention. Des spécialistes sont venus de Paris pour expliquer l'expérience française. Quelques heures ont été consacrées hier à la sensibilisation. Il s'est avéré, au bout du débat, que les moyens matériels de prévention font défaut. Pour M. Abdelmadjid Chikhi, directeur général des archives nationales, la rencontre devrait se dérouler au lendemain des intempéries ayant frappé certaines wilayas du sud du pays, à l'image de Ghardaïa et de Béchar, afin de faire comprendre aux populations l'importance de sauver tous les documents historiques de nature à faire l'objet d'archives. A. Chikhi a déclaré que la mission de préserver les archives est d'autant plus difficile qu'elle exige l'apport et l'implication de plusieurs parties. A cet effet, le Centre des archives nationales, qui a organisé, hier, une journée de sensibilisation sur «les dangers des catastrophes naturelles et leurs conséquences sur les archives», a invité les institutions en charge de la sécurité des personnes et de leurs biens. C'est dans cette optique que la Protection civile, la Gendarmerie nationale et la DGSN ont pris part à ce rendez-vous. Pour le directeur général du Centre des archives nationales, ces agents de sécurité ou de l'ordre sont les premiers à se rendre sur les lieux de la catastrophe, d'où l'utilité de généraliser l'idée selon laquelle «les archives sont aussi des biens à préserver». M. Chikhi souligne que «la première mission des agents de sécurité consiste naturellement à préserver les personnes. Mais l'importance des archives ne doit pas être négligée». M. Chikhi conclut que la journée de sensibilisation est une ébauche d'un travail qui se fera à l'avenir. Une rencontre qui s'inscrit dans ce sillage aura lieu la semaine prochaine dans la wilaya d'Oran. A la question de savoir si le Centre des archives nationales dispose de moyens qui lui permettront de se prémunir contre les catastrophes, M. Chikhi révèle que les moyens humains existent. Ce qui fait néanmoins défaut, ajoutera-t-il, ce sont les appareils et les équipements. Pour Lama Anne, chargée de la conservation préventive des archives de Paris, «l'objectif est de réfléchir en amont, pas dans un contexte d'urgence. Il s'agit plus de la prévention du risque que d'autre chose. Il s'agit également de mettre en place les mécanismes et les outils à même de garantir la sauvegarde des documents qui se trouvent dans des régions sinistrées. Pour faire face aux risques des catastrophes naturelles et humaines, il faudrait à première vue déplacer les documents vers des bâtisses hautes. Nous pouvons aussi prioriser les documents selon leur valeur historique». Nily Coliaz, experte, a abordé, pour sa part, les différents risques sur les archives en cas de catastrophes. Elle a estimé qu'en matière de prévention, la priorité est de communiquer aux agents des centres d'archives la nature des risques qui entourent les précieux documents s'y trouvant. Une fois «familiarisés» avec ces risques, les agents doivent s'exercer au sauvetage des documents. A. Y.