Le bilan médical des hadjis est accablant au regard des moyens mobilisés pour une meilleure prise en charge de ceux et celles qui se sont rendus, cette année, en pèlerinage à La Mecque. La situation, établie récemment sur les Lieux saints de l'Islam par les services de la Protection civile, fait état de plus de 30 000 consultations au niveau des antennes médicales, 81 personnes hospitalisées au niveau des hôpitaux saoudiens, dont 26 s'y trouvent encore, ainsi que 48 hospitalisations au niveau des antennes médicales, localisées à La Mecque et à Médine. À ceux-là viennent s'ajouter les 512 hadjis, en observation, et les 7 malades souffrant d'insuffisance rénale qui ont bénéficié d'un programme de dialyse. Le hadj 2008 a, cependant, enregistré une naissance et 17 décès. Pour ce dernier cas, il s'agit de personnes dépassant pour la plupart les 70 ans, à l'exception des trois femmes âgées entre 49 et 56 ans, mortes à La Mecque, Médine et Arafat, ainsi que de cette autre femme (71 ans), venue de Constantine, qui est décédée à l'aéroport de Djeddah. Pour l'année 2008, les autorités ont pris, pour rappel, une importante mesure en renforçant la mission du hadj par des agents de la Protection civile. L'objectif était de veiller au bien-être des hadjis dans leurs lieux d'hébergement, durant leur déplacement vers les camps du mont Arafat et lors de l'accomplissement des rites du hadj à Mina. En plus de la restauration, les hadjis algériens ont également bénéficié d'un bureau pour les égarés et d'une couverture médicale totale, notamment les personnes malades et les cas urgents. On se rappelle encore les menaces proférées par le directeur de l'Office national du hadj et de la omra, qui avait déclaré la veille du départ en pèlerinage aux Lieux saints, que les encadreurs devaient accomplir correctement leurs tâches “sous peine de se voir renvoyés systématiquement vers l'Algérie”. De telles décisions ont certainement été bénéfiques sur le plan organisationnel et ont évité la reproduction des erreurs commises pendant les années précédentes. Pourtant, la question de la prise en charge des hadjis n'est pas totalement réglée en raison de certains cas posés sur le terrain, notamment les décès et le cas de la femme enceinte, qui a enfanté sur les lieux du pèlerinage. Il est clair que le déplacement aux Lieux saints de La Mecque reste un vœu légitime du musulman, mais cela doit-il pour autant justifier l'absence de toute rationalité, voire la complaisance envers de gros malades ou de personnes courant un risque lors de leur transfert en Arabie Saoudite ? Il aurait peut-être fallu prendre réellement compte des résultats des visites médicales et se débarrasser des certificats médicaux trop accommodants. H. Ameyar