Le président de l'Assemblée générale des Nations unies, qui est en délicatesse avec Israël, a affirmé lundi avoir reçu des menaces de mort sur lesquelles les services de sécurité de l'ONU ont ouvert une enquête. Miguel d'Escoto Brockmann, prêtre catholique et ancien ministre des Affaires étrangères du Nicaragua, a également rejeté comme étant “malveillantes et calomnieuses”, des informations de presse selon lesquelles il aurait récemment tenté d'empêcher l'ambassadrice d'Israël à l'ONU, Gabriela Shalev, de s'exprimer lors d'une séance plénière de l'assemblée. Dans une déclaration diffusée par son porte-parole Enrique Yeves, il a affirmé que “de très sérieuses menaces” contre sa vie “sont apparues sur Internet” et que “les autorités compétentes sont saisies de l'affaire”. La déclaration réagit également à des informations parues dans la presse israélienne, selon lesquelles M. d'Escoto a tenté d'empêcher Mme Shalev de parler la semaine dernière lors d'une séance de l'assemblée marquant le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. “C'est un mensonge absolu et malveillant, qui pourrait être encore mieux qualifié de calomnie”, dit-il. “Les informations des médias désignent des diplomates de la mission permanente d'Israël auprès des Nations unies comme étant la source de cette accusation irresponsable.” M. d'Escoto a également critiqué la “détention arbitraire” et le refus d'entrer sur son territoire imposé par Israël à Richard Falk, le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme dans les territoires palestiniens. M. Falk avait déclenché l'ire de l'Etat hébreu la semaine dernière en affirmant que sa politique à l'égard de la population des territoires s'apparentait à un “crime contre l'humanité”. Des responsables de l'ONU ont indiqué que M. Falk avait été renvoyé vers Zurich à son arrivée à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, dimanche. Interrogée sur les déclarations de Miguel d'Escoto, la porte-parole de la mission israélienne, Mirit Cohen, a déclaré dans un communiqué : “Le rôle du président de l'Assemblée générale devrait être d'unir la communauté internationale et de promouvoir ses intérêts et valeurs communes.” “Mais depuis ses premiers jours à la présidence, M. d'Escoto se comporte comme un facteur de division et de controverse, et abuse de sa position”, a-t-elle ajouté. Mme Cohen a précisé qu'au vu de la “dernière déclaration scandaleuse” de M. d'Escoto, Mme Shalev avait décidé d'annuler une rencontre prévue avec lui. R. I./Agences