RESUME : Eva s'est rendue à la réception de son amie Hakima. Feriel lui a forcé la main pour qu'elle se fasse belle. Elle lui parle d'un inconnu qui ne cesse de la regarder. Elle est tentée de forcer le destin. Seulement, l'inconnu, Eva le connaît déjà. C'est Norredine… 20iéme partie - Alors, comme ça, vous vous connaissez ? Pourquoi ne m'as-tu pas parlé de votre rencontre ? J'ai vu que tu lui plaisais beaucoup. T'a-t-il proposé un rendez-vous ? Eva s'attendait au déluge de questions de Feriel. Le fait d'avoir discuté pendant un quart d'heure avec Norredine avait intrigué tous les invités. Tous avaient remarqué que le courant passait bien entre eux. Même lors du dîner, il n'avait pas cessé de jeter des coups d'œil dans sa direction. Si bien qu'ils étaient devenus le sujet principal de la réception. S'il y avait eu des taxis, à cette heure avancée de la nuit, Eva aurait trouvé un prétexte pour partir seule. Mais il fait nuit et elle doit la raccompagner chez elle et subir son interrogatoire. - Mais dis, il te plaît ? - C'est un client. Je dois lui trouver des locaux, répond Eva. - Ah ! vous allez vous revoir ? - Oui, dans le cadre du travail, précise Eva. - On peut joindre l'utile à l'agréable, réplique Feriel. Je vous vois bien ensemble ! - Et puis quoi encore ? - Un mariage, des enfants… Une seconde chance d'être heureuse dans ce bas monde, émet l'amie. Moi, si j'étais toi, je ne la laisserais pas passer ! - Mais tu n'es pas moi, lui rappelle Eva. Je n'ai pas l'intention de me marier avec lui ni même de refaire ma vie avec qui que ce soit ! - C'est dommage ! Il a l'air bien en plus d'être charmant ! - Qu'il le soit ou pas, tu sais que je ne suis pas intéressée et le fait que tu remettes le sujet sur le tapis m'agace. Il y a des fois où j'ai envie de t'arracher la langue ! - J'apprendrais le langage des sourds-muets, réplique Feriel. Je trouverais toujours le moyen de t'exprimer mes pensées! - Tu es insupportable ! Mais comme tu es mon amie, je n'ai pas le choix… Ouf, on est arrivées ! Allez, bonne nuit ! Feriel ne descend pas tout de suite. - Pense à tout ce que je t'ai dit. Comme tu viens de te le rappeler, je suis ton amie, dit-elle. Sinon je ne tenterais pas de t'ouvrir les yeux. Je voudrais te voir heureuse… comme avant. - Je sais, je sais… Bonne nuit, Feriel ! - Tu promets d'y réfléchir ? - Sinon tu ne descends pas ? - Non, juste pour me rassurer. Tu m'as bien entendu ? - Oui, promis ! Feriel la remercie et descend de voiture. Elle lui souhaite bonne nuit et rentre chez elle dès qu'Eva a redémarré. Il est près de minuit lorsqu'elle arrive chez elle. En ouvrant le portail, elle regarde les alentours. Elle a pris le soin de laisser les lanternes des balcons allumées. Aucune ombre, pas un bruit. Même le vent ne souffle pas. Les feuilles des arbres fruitiers ne bougent pas. - Je ne vais pas être agressée deux fois dans la même semaine, se dit-elle. Ce serait insensé… Elle gare sa voiture dans le garage puis ferme tout derrière elle. Rien n'a été touché dans la maison. Elle est vite rassurée après un tour dans chaque pièce. Heureuse et soulagée, elle va au salon et allume la télévision. Bien que l'heure soit avancée, elle n'a aucune envie de dormir. Elle pense à Feriel et à son envie à tout prix de la caser. C'est la troisième fois qu'elle voie Norredine. Elle reconnaît qu'il est très sympathique et qu'il a un charme fou. Elle sait qu'elle lui plaît. Feriel lui a parlé d'une seconde chance. Elle ne croit pas que cela puisse exister. La chance ne sourit qu'une fois et le bonheur qu'elle a connu avec son défunt mari l'a comme rassasié. Elle n'a plus envie. Mais personne ne semble vouloir le comprendre… A. K. (À suivre)