Sept pays arabes se sont informés mardi à New York des efforts des grandes puissances pour tenter de convaincre le régime iranien de renoncer à son programme nucléaire. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne et France) et l'Allemagne se sont réunis pendant deux heures en début de matinée au siège de l'ONU à l'invitation des Etats-Unis pour assurer les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG - Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Koweït, Bahreïn, Qatar et Oman), la Jordanie, l'Egypte et l'Irak de leur volonté de poursuivre leurs pression sur Téhéran. Mais le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, qui avait annoncé sa venue la veille, ne participait pas à la réunion, la première de ce genre, qui s'est tenue en présence notamment de la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, du diplomate en chef de l'UE, Javier Solana, et du ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband. "Tout le monde s'est inquiété de la politique nucléaire et des ambitions régionales de l'Iran", a déclaré à la presse Mme Rice à l'issue des discussions. "Notant l'utilité de ces consultations, les Etats présents ont conclu qu'ils souhaitaient se rencontrer sur une base régulière", a ajouté la chef de la diplomatie américaine, sans préciser si toutes les réunions des Six sur le programme nucléaire iranien seraient désormais élargies à ces pays arabes. Oman et le Qatar ont été les seuls pays du CCG à ne pas avoir envoyé de représentants, selon la liste des participants arabes énumérée par Mme Rice. Les gouvernements arabes sunnites s'inquiètent régulièrement de ce qu'ils perçoivent comme l'influence grandissante de l'Iran chiite dans la région, notamment en Irak, en Syrie et au Liban. M. Lavrov, qui s'est régulièrement opposé aux demandes des Occidentaux d'imposer un nouveau train de sanctions à Téhéran pour son refus de se plier aux précédentes résolutions de l'ONU, avait assuré lundi qu'il répondrait aux inquiétudes des pays arabes. "Nous discuterons demain avec nos partenaires arabes qui font preuve d'un intérêt fondé, justifié et bien compris sur cette question", avait déclaré le chef de la diplomatie russe au cours d'une conférence de presse, à l'issue d'une réunion du Quartette pour le Proche-Orient. Début novembre à Charm El-Cheikh, en Egypte, des diplomates arabes s'étaient plaints d'un manque de dialogue avec les Six sur le programme nucléaire iranien. L'Iran a immédiatement condamné la tenue de cette réunion. "Le programme nucléaire de l'Iran a toujours été et restera pacifique", a indiqué la représentation permanente iranienne à l'ONU dans un communiqué. "S'il y a une chose qui inquiète les peuples du Golfe Persique, ce sont les ingérences des Etats-Unis dans la région et leur politique de division destinée à servir leurs propres objectifs politiques ainsi que les intérêts du régime israélien", ajoute le communiqué. R. I./Agences