Les représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne envisageaient hier à Londres des restrictions sur le commerce et les armes contre l'Iran. Un durcissement des sanctions contre Téhéran, la communauté internationale cherchant à renforcer la pression alors que le régime poursuit son programme nucléaire. Au cours de cette réunion, de hauts responsables de la diplomatie des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, de la Russie, de la Chine et de l'Allemagne ont préparé le terrain dans la perspective d'une nouvelle réunion du Conseil de sécurité de l'Onu qui pourrait se tenir cette semaine. Car l'Iran a laissé expirer mercredi le délai de soixante jours octroyé par la résolution 1737 de l'Onu assortie de sanctions, adoptée en décembre après d'âpres tractations entre les six. Pire, il a augmenté ses capacités d'enrichissement. Cet enrichissement fournit le combustible des centrales civiles mais peut être détourné pour fabriquer la bombe atomique, ce que craignent les occidentaux. Les grandes puissances doivent désormais à nouveau s'entendre sur une réponse commune appropriée à l'entêtement du président iranien Mahmoud Ahmadinejad qui a comparé dimanche le programme nucléaire de l'Iran à un "train sans frein". Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France souhaitent que l'Onu adopte de nouvelles sanctions tandis que la Russie et la Chine --qui ont des intérêts économiques, énergétiques ou stratégiques avec l'Iran-- se montrent plus réticentes. Ces dernières craignent également une escalade militaire. La réussite dimanche du test de la première fusée spatiale de l'Iran ne devrait pas apaiser leurs inquiétudes. Ni celles de sept pays musulmans (Arabie saoudite, Egypte, Indonésie, Jordanie, Malaisie, Pakistan, Turquie) qui suivent avec une "profonde préoccupation" cette confrontation internationale. Ils ont appelé dimanche à une solution négociée pour mettre fin à la "dangereuse" épreuve de force. La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, qui a envoyé son adjoint Nicholas Burns pour la réunion de Londres, a déclaré dimanche qu'elle avait confiance dans le fait que les diplomates des six parviendront à un accord sur des mesures pour accroître la pression sur l'Iran. "Nous sommes tous d'accord sur la nécessité de poursuivre sur la voie du Conseil de Sécurité", a-t-elle déclaré. Reste que le président américain George W. Bush vient d'ordonner l'envoi d'un deuxième porte-avions dans le Golfe et que son vice-président Dick Cheney a assuré vendredi que toutes les options, y compris l'option militaire, restaient "sur la table".